Recul historique des gardes à vue

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Europe1.fr (avec Alain Acco) , modifié à
Après dix ans de hausse, leur nombre a chuté de 8,5% par rapport à 2009.

C'est une grande première, ou du moins un retournement de tendance significatif. Alors que il ne cessait d'augmenter depuis dix ans, le nombre de gardes à vue au premier semestre 2010 a baissé de 8, 5 % par rapport à la même période de l'année dernière.

Selon les chiffres officiels publiés aujourd'hui par l'Observatoire national de la délinquance, 269.362 gardes à vue ont eu lieu au cours des 6 premiers mois de l'année, soit 25.147 de moins qu’en 2009.

Ces statistiques ne prennent pas en compte les gardes à vue pour délits routiers, mais elles indiquent clairement un ralentissement. Pourtant aucune consigne allant dans ce sens n’a été donnée par le ministère de l’Intérieur.

Moins de pression sur les policiers

Pour le syndicat national des officiers de police (SNOP), cette tendance s’explique par la récente polémique sur les gardes à vue abusives. Subissant moins de pression de la part des politiques et de leur hiérarchie, les forces de l’ordre ont donc levé le pied.

"Le résultat de ce débat finalement c’est qu’il y a eu moins de pression sur les officiers de police judiciaire pour qu’ils prennent des gardes à vue pour tout et n’importe quoi", a réagi Michel-Antoine Thiers, du bureau national du SNOP.

Laisser aux policiers leur libre arbitre

"Dès l’instant où on fait baisser la pression, le nombre de garde à vue, curieusement, baisse lui aussi", a-t-il poursuivi avant de reconnaître que "le nombre de gardes à vue était excessif".

"Si on rend aux officiers de police judiciaire leur initiative, leur libre arbitre, leur capacité d’adaptation, naturellement, le nombre de gardes à vue est en diminution", a conclu Michel-Antoine Thiers.