Perrine, 19 ans, fauchée par une voiture de la police

C'est sur cette avenue, qui longe l'université de Brest, que s'est produit le drame.
C'est sur cette avenue, qui longe l'université de Brest, que s'est produit le drame. © Capture d'écran - Google Streetview
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avec AFP , modifié à
Renversée vendredi, une étudiante en médecine est morte dimanche des suites de ses blessures.

L'INFO. Elle avait 19 ans. Elle  étudiait en deuxième année de médecine. Vendredi soir à Brest, dans le Finistère, Perrine, originaire de Quimperlé, a été fauchée sur un passage piéton, par une voiture de police qui rentrait d'intervention. Elle a finalement succombé à ses blessures dimanche. Dans la soirée, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, s'associant à la douleur de la famille, a indiqué qu'une enquête administrative avait été ouverte pour faire toute la lumière sur ce drame.

Que s'est-il passé vendredi soir ? Aux alentours de 23h30, un break banalisé de la police de Brest, fait route sur le chemin du commissariat. A l'intérieur du véhicule, trois fonctionnaires et un mineur de 16 ans qu'ils viennent d'interpeller pour des faits de violence aggravée. Le jeune suspect est "agité", selon la Police. De son côté, Perrine attend le bus accompagnée de deux amies pour se rendre depuis le campus universitaire jusqu'au centre-ville de Brest. Mais la jeune fille s'aperçoit qu'elle a perdu sa carte de transport et traverse l'avenue pour le rechercher.  A son retour, sur le passage piéton, elle est fauchée par la voiture de police, qui circule sans gyrophare, ni sirène.

A quelle vitesse roulait le véhicule ? Le conducteur du break a dit qu'il n'avait rien vu. Le commissaire Yves Floc'h, du commissariat de Brest, a parlé d'une "mauvaise visibilité" due à la pluie et affirmé que le conducteur roulait à "une vitesse normale". Le parquet a pour sa part indiqué au Télégramme que celle-ci était "difficile à estimer". D'autres sources policières ont évoqué auprès du quotidien régional "un moment d’inattention" du conducteur. Au moment de l'accident, la voiture banalisée était suivie d'une voiture sérigraphiée "police" dont, selon les premiers éléments de l'enquête, le gyrophare était en fonction, ce qui n'était pas le cas de la sirène. Un contrôle par éthylotest du chauffeur a conclu à une alcoolémie négative. Une cellule de soutien psychologique a été mise en place au commissariat.

Une enquête confiée à la police des polices. "Manuel Valls tient à faire part de son émotion et de sa tristesse après le décès aujourd'hui d'une jeune étudiante (…) renversée (…) par un véhicule banalisé de la police nationale en intervention", a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué publié dimanche soir. "Le ministre de l'Intérieur s'associe à la douleur de sa famille et de ses proches et leur présente ses sincères condoléances", précise le texte. Plus loin, le ministère indique que Manuel Valls a demandé dès dimanche "l'ouverture d'une enquête administrative, confiée à l'Inspection générale de la police nationale (l'IGPN, la police des polices), parallèlement à la procédure judiciaire diligentée par le procureur de la République".