Les malfrats ne sont plus sur écoute

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Noémi Marois et Guillaume Biet avec AFP , modifié à
ALLÔ - Quatre PME ont annoncé qu'à partir de mardi, l'ouverture de nouvelles écoutes judiciaires serait bloquée.

Elles réclament des garanties pour leur avenir, sans rien obtenir pour l'instant. C'est pour cette raison que quatre PME, chargées par le ministère de la Justice des écoutes téléphoniques, n'ouvriront pas de nouvelles écoutes judiciaires à partir de mardi, même si elles concernent des affaires de banditisme ou de terrorisme. Elles avaient lancé un ultimatum il y a un mois, en vain. Les enquêteurs sont inquiets.

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Les écoutes en cours se poursuivent. Michel Besnier, patron de la PME Elektron basée à Neuilly-sur-Seine, interrogé par Europe 1, prévient : "à partir de mardi, nos serveurs ne permettent plus de nouvelles surveillances de ligne". "Par contre, les écoutes en cours et qui ne sont pas arrivées à expiration continueront d'être enregistrées et distribuées aux enquêteurs", ajoute-t-il.

En attente d'une négociation. La mise à exécution de leurs menaces arrive alors que les quatre entreprises ont reçu lundi un courrier "qui devait formaliser un engagement contractuel discuté jeudi dernier avec le secrétaire général de la Chancellerie Eric Lucas", a déclaré Thierry Pugnet, PDG de l'entreprise Foretec.

"Nous avions demandé au ministère un engagement écrit marquant l'ouverture d'une négociation, au terme de laquelle seront fixées les grandes lignes d'un contrat qui nous sera proposé pour la période transitoire jusqu'à la mise en œuvre de la future plate-forme nationale (Pnij)", a précisé Thierry Pugnet.

Vouées à disparaître. Ces entreprises, dont le seul et unique client est le ministère de la Justice, sont condamnées à la disparition. En effet, la nouvelle Plateforme nationale des interceptions judiciaires (Pnij) implantée à Elancourt  dans les Yvelines sur un site du groupe Thales, est voué à les remplacer dans leur tâche. La Pnij, qui devait ouvrir en avril dernier, a cependant pris du retard dans sa mise en service. 

Allonger de trente mois leur activité. Les PME en attendant continuent à assurer le service. Mais cela leur coûte cher car il leur faut renouveler leur matériel. Pour cela, elles veulent des garanties de la Chancellerie sur la poursuite de leur activité. "Après plusieurs demandes restées sans suite, nous avons exigé l'ouverture de cette négociation pour une poursuite de notre activité pendant une durée de trente mois, afin de pouvoir financer et amortir les investissements que nous devons réaliser", a indiqué Michel Besnier. 

Dans le courrier adressé lundi aux quatre prestataires informatiques et de télécommunications, le ministère mentionne son souci de "les accompagner pendant cette phase transitoire", ajoutant être "disposé à engager des discussions dans les semaines à venir".

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