"Le gars avait son arme sur ma tête"

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Frédéric Frangeul avec Walid Berrissoul , modifié à
- Les convoyeurs braqués le 1er octobre à Argenteuil puis licenciés se confient.

Ils se rappelleront longtemps du 1er octobre 2012. Ce jour-là, Nouhoum Koné et Nicolas Savarimoutou, deux convoyeurs de la Loomis, ont été victimes d'un braquage de leur fourgon de fonds à Argenteuil, avant de se faire licencier quelques heures plus tard par leur employeur.

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"On n'a même pas eu le temps de réaliser"

Tout a commencé à cinq heures du matin, juste après la prise de service des deux convoyeurs dans le Val-d’Oise. "On n'a même pas eu le temps de réaliser qu'on était en train de se faire braquer", raconte Nicolas, un grand gaillard de 1,98 m, au micro d'Europe 1. "C'est allé super vite. Je ne pouvais pas faire marche arrière ni quoi que ce soit", détaille-t-il.

"C'est allé super vite", se souvient un convoyeur :

Quatre ou cinq braqueurs cagoulés, armés de pistolets automatiques, les font descendre du véhicule. Ils prennent avec eux Nouhoum, le co-pilote, pour récupérer plusieurs valises remplies de billets. "Le gars avait son arme sur ma tête. Il me disait d'ouvrir le camion. Moi, j'étais affolé", se souvient-il. "Il m'a donné un coup de crosse. Et puis, ils sont partis".

"Ils nous ont annoncé la fin de notre contrat"

Les deux collègues sont sonnés, mais indemnes. Ils répondent aux questions des enquêteurs avant de se rendre à une convocation de leurs supérieurs hiérarchiques. "On pensait que c'était juste pour savoir comment on allait, qu'il souhaitait prendre de nos nouvelles", raconte Nouhoum. "Ce n'était pas ça. En fait, ils nous ont annoncé la fin de notre contrat, sans motif", déplore-t-il.

Les syndicats de l'entreprise accusent la Loomis de faire courir la rumeur selon laquelle les employés seraient complices des braqueurs. Mais, selon les informations recueillies par Europe 1, la police n'a pas le moindre soupçon sur les deux convoyeurs licenciés.