L'énorme escroquerie d'une infirmière

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avec AFP
Une infirmière vivant dans le Nord est soupçonnée d'avoir escroqué un million d'euros à la CPAM.

Le montant de l'escroquerie s'élève à plus d'un million d'euros. Une infirmière libérale installée à Beuvrages, dans le Nord est soupçonnée d'avoir escroqué la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) durant ces trois dernières années.

L'infirmière, âgée de 46 ans, qui a reconnu les faits lors de sa garde à vue, devrait être mise en examen pour escroquerie et blanchiment. Le parquet de Valenciennes, devrait demander son placement sous mandat de dépôt.

De son côté, le compagnon de la soignante, devrait être mis en examen pour recel et placé sous contrôle judiciaire. L'animateur sportif du Douaisis, âgé de 41 ans, devrait lui aussi être déféré. Tous deux inconnus des services de police, ils avaient été interpellés lundi matin, selon une source proche de l'enquête.

Des journées de 37 heures

Cette fraude massive à la Caisse primaire d'assurance maladie du Hainaut s'étalerait de 2009 à avril 2012. A cette époque l'organisme avait déposé plainte auprès du procureur de la République de Valenciennes, qui avait co-saisi la division financière de la police judiciaire de Lille et le groupe d'intervention régional Nord/Pas-de-Calais. Au cours de l'enquête, la Carmi, le régime de sécurité sociale des mineurs, a porté plainte pour des faits d'escroquerie à hauteur de 200.000 euros, portant le préjudice à un million d'euros au total.

Actes fictifs, ordonnances falsifiées : le système de fraude était très au point et existait depuis longtemps. L'infirmière libérale a reconnu des fausses cotations et des doubles cotations, qui pouvaient porter ses temps de visite à 37 heures par jour.

L'argent ainsi récolté par le couple était flambé dans des véhicules de luxe et de collection, dans l'achat de vêtements de luxe et de bijoux. Pour vérifier le montant total de l'escroquerie, plusieurs perquisitions ont été menées au domicile du couple ainsi que dans d'autres appartements dont ils étaient propriétaires.

Des précédents

Ce n'est pas la première fois que des infirmières doivent rendre des comptes à la justice pour des affaires d'escroquerie. Il y a moins d'un an, une soignante installée à Condé-sur-l'Escaut, dans le Nord, avait déjà été mise en examen pour des faits similaires. Le montant de l'escroquerie s'élevait cette fois à hauteur de 700.000 euros.

En février dernier, une soignante a été poursuivie pour avoir surfacturé, voir inventé des actes de soins, causant un préjudice de 450.000 euros. Plus récemment, trois infirmières ont été épinglées pour avoir fait des fausses déclarations d’achat de matériel pour des patients en fin de vie.