Du poisson "pourri" servi à Saint-Trop'

Une filière illicite qui approvisionnait en poissons des restaurants à Saint-Tropez a été démantelée.
Une filière illicite qui approvisionnait en poissons des restaurants à Saint-Tropez a été démantelée. © MAXPPP
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avec Guillaume Biet et AFP , modifié à
Une filière illicite qui approvisionnait des restaurants à Saint-Tropez a été démantelée.

Saint-Tropez, ses ruelles, ses yachts de luxe, ses restaurants sur le port et... ses poissons pas frais. Une filière illicite d'approvisionnement en poissons et crustacés a été découverte dans le Var. La société mise en cause fournissait plusieurs restaurants du golfe de Saint-Tropez. Parmi eux, figurent des tables renommées de Saint-Tropez et Ramatuelle.

Un atelier créé dans des remorques frigorifiques

Les gendarmes de la brigade motorisée de Gassin, accompagnés d'inspecteurs des services anti-fraude et vétérinaires, ont effectué un contrôle dans la société suspecte, basée à Gassin, vendredi matin à l'aube. Ils y ont découvert deux tonnes de poissons et crustacés entreposées dans trois semi-remorques frigorifiques, attachés les uns aux autres sur un terrain privé, le tout représentant une surface de quelque 70 m².

Un véritable atelier avait été créé dans ces caissons. "A l'intérieur, il y avait un atelier de découpe et de nettoyage. Mais à l'extérieur, il y avait aussi, à même le sable, des gazinières, des réchauds, contenant de l'eau qui avait certainement servi à faire bouillir de la marchandise. Tout laissait penser que des opérations de cuisson étaient réalisées à même le sol, à l'extérieur des frigos", détaille le capitaine Franck Gidaro, adjoint au commandant de l'escadron de sécurité du Var.

Des conditions d'hygiène "déplorables"

Dans les semi-remorques, les gendarmes ont découvert de très belles pièces : homards vivants, langoustes, bars, saint-pierres, loups, dorades royales... Mais les conditions d'hygiène étaient "déplorables", a indiqué une source.

La société suspecte s'était installée en avril. Néanmoins, les enquêteurs ont découvert qu'elle n'était pas enregistrée au registre du commerce - une formalité obligatoire - et n'avait pas d'autorisation sanitaire, selon Var Matin.

Une vingtaine de restaurants concernés

Selon le parquet, des investigations devraient être menées auprès des restaurateurs qui s'approvisionnaient dans la société litigieuse. Après avoir touché trois à quatre restaurateurs, elle avait étendu sa clientèle à une vingtaine d'établissements, en pratiquant des prix défiant toute concurrence.

La société a été immédiatement fermée et ses responsables, deux quadragénaires, ont été entendus. De nombreux documents et factures ont été saisis. L'enquête préliminaire vise des faits présumés de travail dissimulé et de violation des réglementations sanitaires.