Clermont : l'homme interpellé est mort

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avec AFP , modifié à
Il était dans le coma depuis le 31 décembre. Les forces de l’ordre craignent un regain de violence.

L’homme qui était dans le coma depuis son interpellation mouvementée la nuit de la Saint-Sylvestre est mort lundi. Après quatre nuits de débordements à Clermont-Ferrand, et alors que le climat semblait s’apaiser, les forces de l’ordre redoutent désormais de nouvelles violences.

Depuis quatre jours, la ville est le théâtre de violence et d’actes de vandalisme. Plusieurs dizaines de voitures ont été brûlées le week-end dernier. Ces incidents ont donné lieu à un déploiement exceptionnel des forces de l'ordre dans la nuit de dimanche à lundi : 420 hommes, CRS, gendarmes mobiles et policiers de la brigade anti-criminalité ont assuré la sécurité. La préfecture du Puy-de-Dôme a annoncé lundi le maintien du dispositif de sécurité.

Une bavure policière à l’origine des incidents ?

Les faits remontent à la nuit de la Saint-Sylvestre, Wissam El-Yamni, un homme âgé 30 ans, qualifié de "très excité" par les forces de l'ordre, s'en était pris aux policiers, lançant des projectiles sur leur véhicule. Il était sous l'emprise de l'alcool, du cannabis et de la cocaïne lors de son interpellation près d'un centre commercial du quartier de la Gauthière.

Après une course-poursuite, il avait été plaqué au sol, menotté puis conduit au commissariat. Il est tombé dans le coma après un malaise cardiaque durant son transport et présentait des fractures et des lésions au cou lors de l'arrivée des secours.

"Personne au-dessus des lois"

Pour certains habitants de Clermont-Ferrand, la mort de Wissam El-Yamni est clairement liée à l’interpellation musclée intervenue la nuit de la Saint-Sylvestre. Une marche silencieuse a d’ailleurs rassemblée plus de 500 personnes samedi.

Les participants, des jeunes gens issus des quartiers populaires de la ville pour l'essentiel, se sont rendus devant le commissariat derrière une banderole sur laquelle était inscrit "Personne au-dessus des lois, stop bavure, on est tous avec toi Wissam".

"Je me garderais d'avoir le moindre avis sur cette question. La seule chose que je voudrais dire, c'est que s'il y a eu une interpellation difficile, ce n'est pas le fait des policiers", a pour sa part déclaré lundi soir le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant.

L’information judiciaire requalifiée

Une information judiciaire pour "coups et blessures volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique" a été ouverte vendredi par le parquet de Clermont-Ferrand, visant deux fonctionnaires de police qui ont procédé à l'arrestation, et ne sont pas suspendus à ce stade de l'enquête.

"La qualification pénale va changer" et deviendra "violences ayant entraîné la mort", a ajouté l'avocat de la famille, qui va "demander à ce qu'un maximum de témoins soient entendus par les magistrats instructeurs".