Cadavre arrivé sur le TGV : le conducteur n'a rien vu

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avec Guillaume Biet , modifié à
ENQUÊTE - Un cycliste mortellement fauché a été découvert en gare de Mulhouse dimanche. Le conducteur n'a pas entendu le bruit du choc.

Le drame. Le conducteur du TGV Paris-Mulhouse n'a rien vu, rien entendu. Et pourtant, le train à grande vitesse a fauché mortellement, dimanche, près de Belfort, un cycliste. C'est n'est qu'en arrivant en garde de Mulhouse, soit 40 kilomètres plus loin, que les agents SNCF ont découvert le corps de la victime, encastré à l'avant de la locomotive. Comment le conducteur a-t-il pu ne rien voir ? Europe 1 fait le point sur les premiers éléments de l'enquête.

Les bruits d'impact sont habituels. La scène semble à peine croyable, mais elle ne surprend ni la SNCF, ni les conducteurs interrogés par Europe 1. D'abord, il faut savoir que l'habitacle de la motrice est très insonorisée. Mais les conducteurs entendent toutefois des bruits d'impacts tout au long du trajet. Une pierre, du petit gibier, voire du plus gros gibier parfois, les conducteurs ne voient pas toujours ce qu'ils ont percuté. Et, logiquement, ils n'arrêtent pas leur TGV à chaque bruit. "On est sur des machines qui sont à un niveau d'insonorisation élevé. Là, c'est arrivé sur le côté du nez du TGV. Ce n'est pas un choc vraiment frontal, c'est possible qu'on ne l'entende pas", commente Michel, conducteur Sud-Rail, qui était là dimanche pour reprendre les commandes du TGV 6703.

"On ne voit rien du tout". L'autre particularité qui retient l'attention dans ce dossier, c'est l'endroit où le cycliste a été fauché. "Après le passage à niveau, c'est une ligne droite. Mais avant, c’est deux courbes différentes. Donc, on ne voit rien du tout. C'est une zone avec des transitions de vitesse, on a beaucoup de manipulation à faire à l'intérieur. Donc, on a l’œil sur le régulateur de vitesse et sur l'appareillage électrique. On peut ne pas voir un piéton au bord des voies. Si quelqu'un décide de se jeter sous le train, on est complètement impuissant. Un train, ce n'est pas une brouette, ça ne s'arrête pas sur 100 mètres", détaille le conducteur de train au micro d'Europe 1.

La thèse du suicide. Une cellule psychologique a été mise en place pour le conducteur à bord du train qui a percuté le cycliste. Et l'enquête en cours s'oriente vers la thèse du suicide.