Bijouterie de Cambrai : deux suspects mis en examen

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avec AFP
Le patron avait été tué par des braqueurs en 2011. Sa veuve avait été blessée dans une nouvelle attaque en juin.

L'INFO. En 2011, le bijoutier Hervé Bouquignaud trouvait la mort lors du braquage de son échoppe à Cambrai, dans le Nord. En juin dernier, trois mois après la condamnation des meurtriers de son mari, Monique Bouquignaud, avait à son tour été sérieusement blessée lors d'une attaque de la boutique. Trois auteurs présumés de cet énième braquage ont depuis été arrêtés. Deux ont été mis en examen lundi. Des voleurs chevronnés, qui écumaient la France depuis plusieurs années, identifiés notamment grâce aux relevés ADN.

Le bras cassé lors du braquage. Tout s'est passé très vite, le 16 juin dernier. Dans sa boutique de la rue commerçante du Marais Cantimpré, Monique Bouquignaud ouvre sa porte sécurisée à une personne âgée. C'est à ce moment précis que deux hommes profitent de l'aubaine pour s'introduire dans la bijouterie. La cliente est agressée à la bombe lacrymogène. Les braqueurs s'attachent ensuite à vider la caisse de l'établissement. Ils s'en prennent alors violemment à Monique Bouquignaud, qui s'en tire avec un bras cassé et des blessures aux côtes. Les malfaiteurs brisent ensuite des vitrines à l'intérieur de la boutique avant de prendre la fuite et de disparaître.

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Une centaine de prélèvements pour 4 ADN. Dès lors, les policiers de la brigade de répression du banditisme et de l'identité judiciaire de Lille investissent les lieux. Une centaine de prélèvements sont réalisés dans la bijouterie et à l'intérieur de l'Alfa Roméo utilisée par les malfaiteurs pour prendre la fuite, rapporte la Voix du Nord. Dans cette multitude de données, les enquêteurs parviennent à isoler quatre profils ADN. Mais les investigations ne s'arrêtent pas là : "derrière chaque ADN, il y avait plusieurs identités", confie au quotidien régional le commissaire Caillat, de la police judiciaire de Lille.  Ainsi, l'un des individus détenait 31 identités et un autre 16.

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Deux suspects arrêtés en région parisienne. A force de recoupements, les policiers parviennent à identifier les quatre individus. Il s'agit de membres de la communauté Rom de Roumanie. Au moins trois d'entre eux sont connus des services de police pour des faits de vols commis dans toute la France, qu'ils parcouraient pour certains depuis une dizaine d'années. Mais là encore, l'enquête ne s'arrête pas là : les suspects sont extrêmement mobiles. Un premier braqueur présumé est finalement localisé à Chatillon, dans les Hauts-de-Seine, et placé sous surveillance. C'est là qu'un deuxième suspect, vraisemblablement le plus impliqué dans le casse, apparaît. Les hommes de la PJ interpellent les deux individus le 1er aout. Leurs auditions en garde à vue permettent finalement l'arrestation lundi d'un troisième suspect à Bruxelles, en Belgique. 

Mise en examen pour "tentative de meurtre". L'homme considéré comme le principal agresseur, âgé de 24 ans, a été mis en examen pour tentative de meurtre "précédé, accompagné ou suivi d'un crime", "une qualification qui correspond à ce que (la bijoutière) a indiqué avoir vécu", a souligné le procureur. Il est également poursuivi pour "association de malfaiteurs", "vol en bande organisée avec arme" et "violences avec arme, commises contre une cliente du commerce". Le deuxième, âgé de 20 ans, soupçonné d'être le chauffeur, a été mis en examen pour "vol en bande organisée avec arme". Le troisième homme, arrêté en Belgique, est lui âgé de 28 ans et doit encore être extradé vers la France. Les trois hommes n'ont aucun lien avec les agresseurs d'Hervé Bouquignaud qui, pour rappel, ont écopé de peines allant de 7 à 20 ans de réclusion.