Affaire Merah : un homme écroué

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C.B avec AFP , modifié à
Un Toulousain soupçonné d'avoir fourni des armes à Merah a été incarcéré samedi.

Nouvelle mise en examen dans l'affaire Merah. L'enquête sur les complicités dont est susceptible d'avoir bénéficié le tueur au scooter progresse. Un troisième homme a été mis en examen samedi pour "associations de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". Il s'agit d'un délinquant toulousain soupçonné d'avoir fourni des armes et un gilet pare-balles à Mohamed Merah.

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Fournisseur d'armes et d'un gilet pare-balles. L'homme déféré samedi est un délinquant de droit commun. Originaire des Izards, tout comme Mohamed Merah, le suspect est âgé de 30 ans. Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir fourni des armes à Mohamed Merah. Proche des deux frères, il est soupçonné d'avoir fourni "au moins deux armes, dont le pistolet mitrailleur Uzi", l'une des armes que portait Mohamed Merah à l'école juive de Toulouse où il avait tué trois enfants et un père. Merah avait auparavant abattu trois militaires.

Cet homme aurait également fourni le gilet pare-balles que Merah portait lors du siège de son appartement et qui avait été retrouvé sur lui après l'assaut du Raid dans lequel il avait trouvé la mort le 22 mars. Interrogé au commissariat central de Toulouse par les policiers parisiens de la sous-direction antiterroriste (SDAT), le prévenu aurait reconnu avoir vendu le gilet pare-balles en question.

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Ses empreintes digitales sur des billets. Les enquêteurs étaient remontés jusqu'à lui après avoir retrouvé son ADN sur l'un sur l'un des billets de banque dans la voiture de location du tueur. Le parquet a donc requis le placement en détention provisoire de ce trentenaire connu pour de multiples faits de droit commun interpellé mardi après-midi à Toulouse avant d'être transféré vendredi soir à Paris.

Une "étape importante" dans l'enquête. S'ils restaient prudents sur la connaissance qu'il pouvait avoir de l'usage qui allait être fait de ces armes, les enquêteurs, qui travaillent depuis plusieurs mois sur l'entourage des frères Merah, voient dans ce nouveau rebondissement une "étape importante" dans l'enquête sur les complicités dont aurait pu bénéficier Merah.

Une étape qui pourrait en appeler d'autres. Selon une source policière, la Sdat de la police judiciaire, en charge de l'enquête, "continue à explorer la piste d'autres fournisseurs possibles d'armes et de matériel". Elle travaille également sur les "personnes susceptibles d'avoir apporté un soutien logistique et financier à Merah pour ses déplacements à l'étranger".

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Déjà deux mises en examen. Un peu plus d'un an après les assassinats de trois militaires, puis de trois enfants et un père juifs, deux hommes ont déjà été mis en examen. Abdelkader Merah, 31 ans, le frère aîné du tueur, est poursuivi pour complicité d'assassinats et écroué depuis mars 2012 à Fresnes, une détention provisoire prolongée de six mois en mars. Il nie toute implication dans les crimes de son frère, reconnaissant seulement avoir été présent au moment du vol du scooter commis, selon lui, par son frère à son insu.

Le deuxième mis en cause, Mohamed Mounir Meskine, 25 ans, condamné à trois reprises pour vol, recel de vol et trafic de stupéfiants, est un copain de quartier des Izards des Merah. Soupçonné d'avoir participé au vol du scooter avec les deux frères, il a été mis en examen pour vol en réunion en lien avec une entreprise terroriste et participation à une association de malfaiteurs terroriste. Ecroué le 18 mai, il nie les faits.

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