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Chaque jour, Vincent Hervouet traite d’un sujet international.

L’Otan a 70 ans, ça se fête ! Les pays membres sont réunis pour deux jours à Washington.

0n n’a pas sorti l’argenterie. C’est plutôt un verre de mousseux au mess des sous-offs. Les ministres se retrouvent, pas les chefs d’Etat et de gouvernement. Sauf Donald Trump évidemment. C’est le comble. C’est lui qui régale alors que l’Otan, c’est tout ce qu’il déteste !
Ça lui coûte cher, c’est bureaucratique, c’est obsolète, c’est multilatéral et en plus ça lui force la main, avec l’article 5 de la charte qui prévoit "un pour tous, tous pour un", la solidarité automatique en cas d’agression.
Donald Trump répète aux alliés (qu’il refuse d’ailleurs d’appeler comme cela), qu’ils le volent, que les Européens, c’est à dire l’Allemagne, ne paient pas assez pour leur protection.
Il vocifère, mais au régiment quand le chef est de mauvais poil, on se met au garde à vous et on pense à autre chose. L’Allemagne a encore diminué le budget de sa défense, bientôt la Luftwaffe aura des avions en balsa.
Aux responsables américains, Donald Trump tient un autre langage. Maintenant qu’il n’est plus soupçonné d’être un agent russe, il dit ce qu’il pense du Machin. Il ne sert plus à rien face à la Chine, le rival stratégique. Les États-Unis doivent quitter l’Otan. Le New York Times a rapporté cette indiscrétion. Depuis, les Européens paniquent. Ils savent qu’il faut prendre Donald Trump au sérieux, surtout quand il suit son instinct, contre l’avis de ses conseillers.
Pendant cinquante ans, les Européens ont eu peur de l’armée rouge. Ils ont encore peur, mais d’un tweet de la Maison Blanche qui claque la porte.

Ce serait une révolution stratégique !

Tout comme la chute du mur de Berlin, il y a trente ans. Et la disparition du pacte de Varsovie. Heureusement, il y a Vladimir Poutine pour justifier l’existence de l’Otan. On se fait peur en imaginant que les Russes profitent du départ des Américains pour remettre la main sur quelques confins, comme en Ukraine ou en Géorgie.
À l’inverse, on peut rêver que l’Europe de la défense émerge, débarrassée de la tutelle de l’oncle Sam.
Le plus probable est le retour des querelles entre voisins, qui étaient gelées.
Le plus sûr, les dépenses de sécurité vont exploser en Europe.
Le Brexit va coûter cher à l’Union Européenne. Un us-exit ( ?) ruinerait l’Alliance Atlantique.
L’Otan a 70 ans. C’est un bel âge pour prendre sa retraite. Ou bien se réinventer. L’Otan n’en fera pas l’économie. D’ailleurs, on ne combat pas avec des divisions blindées, le terrorisme, les mafias, les hackers, les pays faillis, le migrations sauvages, les vraies menaces actuelles.