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SAISON 2016 - 2017

Tous les samedis dans l'émission Mediapolis, Claire Hazan revient sur l'actualité et la politique par le prisme des réseaux sociaux.

100 jours de Trump : le twittos fou s’est-il assagi ?

Claire, cela fait longtemps que vous ne nous aviez pas parlé des tweets de Donald Trump ! On sait qu’ils sont en général nombreux, impulsifs, improbables. Voilà plus de 100 jours qu’il est Président, alors, le bilan ? Peut-on dire que sa pratique de Twitter s’est assagie avec ses nouvelles responsabilités ?

 

Des Courbes, des statistiques, des compteurs de tweets, des analyses sémantiques… ce qui est sûr c’est que je n’ai pas manqué d’outils pour vous répondre. Pour les 100 jours de Donald Trump, les medias américains ont tenté de répertorier, de disséquer, d’analyser- à défaut peut-être d’apprivoiser- les comportements du sérial twitteur devenu Président.

 

Alors qu’est-ce que ça donne ?

Plus de 500 tweets depuis le 20 janvier, date de son investiture (publiés sur son compte personnel puisqu’il boude le compte officiel du Président, POTUS, ou il a 2 fois plus d’abonnés).

500 tweets, cela fait en moyenne 5 tweets par jours. A titre de comparaison, le Pape est à environ 1 par jour et François Hollande à 0,3

 

Heure de publication moyenne des tweets de Donald Trump : entre 6 et 8 heures du matin. Probablement quand il est seul aux manettes, sans conseillers pour le temporiser.

 

Son style de prédilection, c’est l’attaque bien entendu. Le New York Times a minutieusement compilées ses cibles préférées tout au long de ces 100 jours. Sans surprise, on y trouve Barack Obama  (l’ObamaCare et les prétendues écoutes), les Démocrates et -en tête avec 15% des messages- les medias, bien souvent associés par le Président au mot « fake news », le 6ème le plus utilisé dans ses tweets

 

Mais le mot qui vient en tête c’est « great » comme dans « Make America Great Again ». Donald Trump utilise aussi Twitter pour vanter son action. Tout ce que fait le Président bien sûr est « great ». Même si l’on constate un léger appauvrissement du vocabulaire au registre des insultes. Le New York Post note que l’appellation « loser » a totalement disparu de son vocabulaire depuis 100 jours, tout comme les classiques mots doux « stupid » et « pathetic », utilisés seulement à quelques reprises contre des centaines de fois avant son élection.

 

Cela tendrait donc à indiquer que Donald Trump Président a dû policer son usage de Twitter ?

 

En apparence oui. Un institut américain s’est amusé à  classer les tweets du Président en trois catégories.

Il distingue les tweets «  énervés », les tweets  « calmes » et les tweets « préparés », c’est-à-dire rédigés par son équipe. Selon leurs calculs, la proportion des tweets « calmes et préparés » a largement augmenté ces 100 derniers jours (ils représenteraient 60% des messages).

Et comme par hasard, ce serait du lundi au vendredi en journée, sur les horaires de bureau, que Donald Trump se montrerait plus « décontracté de la timeline ».

L’institut a une explication : les conseillers de la Maison Blanche n’ont jamais réussi à dompter les tweets du Président, ils essayent donc de diluer sa production en augmentant le nombre de tweets institutionnels.

Résultat : la côte de popularité de Donald Trump sur Twitter chute ! Ces messages, moins virulents, suscitent 66% de réactions de moins qu’au début de la Présidence. Moins de likes, moins de retweets etc.

Comme le disait Donald Trump en février dernier sur  Fox news : « il n’y a que mes ennemis pour m’empêcher de tweeter ».