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Chaque dimanche, Vanessa Zha et Marion Sauveur nous emmènent en week-end gourmand et livrent leurs adresses coups de cœur.

Et c’est en Normandie, dans l’Eure, que vous nous emmenez les filles pour une nouvelle balade culturelle et gourmande, mais toujours virtuelle, confinement oblige, et on se pose à Giverny depuis notre canapé avec vous Vanessa. 

Giverny qui célèbre momentanément jusqu'à la fin du confinement, virtuellement, son Festival Normandie Impressionniste, qui a lieu chaque année du printemps jusqu’au début de l’automne. Donc, en attendant de pouvoir y aller, on part découvrir le Musée des impressionnismes, grâce a notre smartphone. On se connecte sur Google au site artsandculture. Là, vous avez la possibilité de faire deux visites virtuelles : le musée et les jardins.

Mais la vraie valeur ajoutée ce sont les oeuvres et les documents mis en ligne (il y en a plus d’une centaine), mais aussi les collections et les expositions. Ca vous permet de découvrir entre autres le travail d’artistes contemporains inspirés par Monet.

Moi j’ai eu un vrai coup de cœur pour le peintre japonais, Hiramatsu Reiji, qui a réinterprété avec la japonaise, donc très onirique, l’univers de Monet : ses jardins, ses Nymphéas en particulier, qu’il s’est réappropriées sur un fond rouge vif parsemé de fines vague dorées, pour les représenter au soleil couchant. Bref si vous voulez m’offrir quelque chose, vous savez quoi.

Le Musée des impressionnismes propose des activités aussi pour les enfants ? 

Et bien oui sur le site du Musée mdig.fr, vous vous rendez sur la page Activités jeune public, on vous propose des kits de coloriage à partir des oeuvres de Hiramatsu par exemple ou de Bonnard, mais aussi des ateliers pour fabriquer des origami, ou créer son propre carnet de dessin depuis sa fenêtre. C’est assez utile ça en ce moment.

Et ça va même plus loin : il existe une découverte des secrets du musée à travers un conte visuel et interactif : "Iris et les graines lumineuses". Pour le visionner, il faut se rendre sur Iris.mdig.fr

Et on ne peut pas se poser à Giverny sans aller faire un tour chez Claude Monet évidemment.

Oui, dans sa maison, ses jardins, pour ça on fonce sur le site fondation-monet.com. Alors même si c’est fait de manière plus classique, cela reste quand même magique de voir cet endroit auquel il a donné une âme, dans lequel il a vécu et peint pendant 40 ans, aveugle d’un œil sur les dernières années et qu’il y a écrit aussi ses fameux cahiers de recettes.

Marion Sauveur, quelle spécialité de l’Eure peut-on facilement refaire à la maison en ces temps de confinement ? 

Les douillons, ce sont des pommes ou des poires enrobées de pâtes et passées au four. On les appelle aussi bourdelots dans d’autres coins de Normandie. C’est une recette paysanne normande, très ancienne. On en trouve les premières traces écrites au XIXe siècle.

Chaque hiver, les Normands faisaient ce dessert avec les fruits de la ferme. Ils entouraient les pommes et les poires bien mûres d’une pâte brisée étalée assez finement après l’avoir longuement pétrie. Ces fruits enrobés étaient ensuite disposés sur la table avant d’être mis au four, après la cuisson du pain. A l’époque, ces fruits servaient de collation de dix heures. Parmi ceux qui racontent comment on les prépare, il y a le Normand Guy de Maupassant dans sa nouvelle Le Vieux.  

La recette est toujours la même aujourd’hui ? 

Quasiment. Il suffit de réaliser une pâte brisée avec du beurre à température ambiante coupé en dés, mélangé avec la farine et le sel. On ajoute un jaune d’oeuf et on forme une boule. On met la pâte deux heures au réfrigérateur, avant de l’étaler finement au rouleau. Et la découper en carrés, assez grands pour enrouler vos fruits. Ensuite, on pèle et on évide les pommes ou les poires. Si vous pouvez, gardez la queue, ce sera joli. 

Garnissez l’intérieur du fruit, avec un peu de beurre et du sucre. Vous pouvez aussi ajouter de la cannelle, farcir avec de la gelée de groseille ou encore d’un mélange beurre, datte, noix de pécan mixé. C’est cette partie de la recette qui a été un peu modifiée, rendue plus gourmande. A l’époque, les fruits étaient posés nature, dans la pâte. 

Justement, une fois vos fruits farcis, vous les entourez chacun dans des carrés de pâte, en rabattant les quatre angles au-dessus des fruits et en laissant la queue dépasser. Pincez votre pâte avec les doigts mouillés pour souder les côtés et le sommet. Vous dorez bien l’extérieur de la pâte avec du jaune d’œuf, avant de passer vos pommes et poires au four à 180 degrés pendant 45 mi­nutes. Il ne reste plus qu’à passer à table. Ça se sert bien chaud !