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Tous les samedis et dimanches, Vanessa Zhâ et Olivier Poels nous font découvrir quelques pépites du patrimoine français. Direction aujourd'hui un petit coin de Provence méconnu, la Côte Bleue, pour déguster notamment des oursins.

Direction le Sud de la France ce matin, pour se balader sur la Côte Bleue. Où est-elle cette Côte Bleue ?

Au nord-ouest de Marseille ! C’est vrai qu’on connait plus les calanques de Cassis, au sud, mais il y en a aussi au nord-ouest, sur la route de Martigues et du Parc naturel régional de Camargue. Et ce qu’il y a de plus impressionnant pour la découvrir, et de simple, c’est d’emprunter le train de la Côte Bleue, qui dessert toutes les gares de la côte, de Niolon à la Couronne. C’est l’une des plus belles lignes ferroviaires touristiques de France, des plus spectaculaires surtout : on est à flanc de falaise. Et ce coin là, méconnu, ça change, c’est un autre petit coin de Provence, un autre paradis bleu. 

On commence par quoi alors ?

Martigues, la Venise provençale qui a attiré beaucoup de peintres : Auguste Renoir, Raoul Duffy et Piccabia surtout. Et ça, c’est grâce à un peintre pas très connu de nos jours. Pourtant, en 1900, un de ses tableaux a explosé le plafond des ventes. Il s'agit de Felix Ziem, un Bourguignon. Il a été conquis par ce qu’ils vont tous appeler, par la suite, la Venise Ziem. Il y avait tout, et il y a tout : l’omniprésence de l’eau, l’étang de Berre et le canal de Caronte, un ciel ouvert, une luminosité incroyable.

Et cette lumière va l’inspirer et même le faire peindre de manière insolite. C’est Lucienne Del Furia, la conservatrice du musée Ziem qui nous dévoile son secret : "C'était un personnage assez étonnant. Il était surtout très connu pour des peintures représentant Venise et Constantinople. Et pour peindre cette dernière, il avait reproduit dans son jardin de Martigues un petit ensemble de mosquées et de minarets, qui lui permettait de peindre Constantinople à Martigues. Quand il s'installait de l'autre côté du chemin, il avait la lumière qui lui fallait et les silhouettes de Sainte-Sophie de Constantinople."

Même si sa renommée s’est faite grâce à ses peintures orientalistes, il va peindre aussi les paysages de la Côte, notamment un tableau emblématique : "Martigues, les Tartanes". Ces bateaux qui partaient pêcher, jusqu’en Atlantique et qui défilaient sous ses yeux, en face de chez lui. 

Et après cette escapade à Martigues, qu’est-ce que vous nous conseillez d’autre sur cette Côte Bleue ? 

Les sentiers du littoral, à pic sur les calanques. En plus, c’est le bon moment pour voir les pêcheurs remonter chargés d’oursins, c’est la saison. Les fameuses oursinades doivent commencer dans 10 jours, en particulier à Carry-le-Rouet, le fief. C’est aussi un bon point de chute pour rayonner sur la côte. Fernandel en avait fait son QG, il avait même fait construire une maison qui surplombait le port. Vous pouvez encore apercevoir la grande bâtisse jaune avec les volets blancs, juste au-dessus de la plage Fernandel.

Et de Carry-le-Rouet, vous avez plusieurs sentiers de randonnée qui vous mènent jusqu’à des calanques secrètes. S’il n’y en a qu’un a faire, c’est le Petit sentier du lézard. Il part du quai Malville, au bout du port, et vous emmène jusqu’à Sausset-les-Pins. Je vous garantis que vous avez une des plus jolies vues sur Marseille.

En chemin, il faut que vous fassiez un petit effort pour grimper et voir la minuscule chapelle Notre-Dame-du-Rouet. Vous aurez face à vous le Parc marin de la Côte Bleue qui s’étend sur une trentaine de kilomètres entre la rade de Marseille et le golfe de Fos. Pour info, l’été, il existe même un sentier sous-marin balisé à suivre en masque et tubas. 

Une adresse ? 

La villa Arena à Carry-le-Rouet dans une magnifique propriété du 17e siècle.