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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce mardi, Virginie Phulpin revient sur le courage dont fait preuve Thibaut Pinot. Victime d'une chute en début de Tour et de douleurs au dos, il a quand même tenu à continuer la compétition pour franchir la ligne d'arrivée sur les Champs-Élysées alors qu'il aurait été plus facile d'abandonner sachant sa victoire désormais impossible.

Le Tour de France entame aujourd’hui sa dernière ligne droite, il reste six jours pour rejoindre Paris. Il n’y aura pas de Français sur le podium mais Virginie Phulpin souhaite quand même dire toute son admiration devant l’attitude de Thibaut Pinot. 

On le rêvait en vainqueur, c’est vrai, mais sachons apprécier le perdant magnifique. Thibaut Pinot ne sera pas sur le podium à Paris mais il ira jusqu’aux Champs-Élysées, en tout cas il fera tout pour. Il en fait une obsession : ne pas abandonner.

Aller au bout pour lui-même, pour ses coéquipiers et pour les gens qui le soutiennent. C’est une question d’amour propre, d’amour du vélo et d’amour de la France aussi. Et oui, c’est admirable. Ce serait plus facile pour lui de laisser tomber en invoquant sa blessure au dos et de nous donner rendez-vous plus tard.

Franchement on n’aurait rien à lui reprocher. Quand on chute dès le premier jour de la course, qu’on a le dos en vrac et qu’on n’a plus aucune chance de victoire finale, ni même de podium, on comprendrait qu’il passe son Tour de France. Mais non, il dit que c’est un devoir pour lui de continuer, même en souffrant. Ça fait rire Virginie Phulpin, les gens qui ironisent sur son manque de mental. Vraiment ? Quand on est blessé dans sa chair et dans son âme, et que l’on trouve la force de monter sur son vélo tous les matins pendant trois semaines pour avaler des centaines de kilomètres et des cols hors catégorie, Thibaut Pinot peut nous donner quelques leçons de mental.

C’est sans doute aussi les souvenirs douloureux de son abandon de l’an passé, si proche du but, si inexplicable, qui lui donne la force de continuer. Etre un champion, ça n’est pas juste grimper sur les plus hautes marches du podium, c’est aussi faire preuve de cette abnégation.  

On ne peut pas admirer que les vainqueurs. 

Que vaudraient exactement les sourires radieux des vainqueurs sans les grimaces de douleur de ceux qui échouent ? La façon dont un sportif accepte l’échec et les coups du sort sans jamais se cacher, c’est peut-être une des plus grandes leçons de vie.

Thibaut Pinot doit avoir le cœur aussi lourd que les jambes le soir quand la fin des étapes arrivent. Passer de leader dont on attend tout à équipier qui essaie de travailler pour les autres, c’est une leçon d’humilité. Et c’est ce que nous apprend le sport, quand on ne le dénature pas. On dit bien se remettre en selle, non ?

Alors, sans podium et avec une nouvelle occasion ratée, Virginie Phulpin a envie de dire merci à Thibaut Pinot pour l’exemple qu’il nous donne dans ce Tour de France 2020