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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce lundi, Virginie Phulpin revient le retour à la réalité de la révélation française de l'édition 2020 de Roland-Garros, Hugo Gaston. Ce week-end, il a perdu contre un Allemand 267e mondial au dernier tour des qualifications du petit tournoi d’Hambourg. Selon elle, c’est une des plus belles leçons d’humilité que peut offrir le sport.

Hugo Gaston a épaté la galerie il y a trois semaines à Roland-Garros. Ce week-end, il a repris sa raquette au petit tournoi challenger d’Hambourg. Un autre monde. Et pour Virginie Phulpin, c’est ça aussi, le sport, une leçon d’humilité permanente. 

C’est comme goûter à la vie de château pendant 10 jours avant de revenir à un quotidien beaucoup moins rose. Il y a trois semaines, Hugo Gaston est né aux yeux du grand public, il s’est fait connaître en l’espace de deux matches dantesques à Roland-Garros. Une victoire époustouflante contre Stan Wawrinka et une défaite héroïque contre Dominik Thiem. Tout le monde était aux petits soins pour lui, son nom alimentait les discussions passionnées, et Hugo Gaston était même l’invité de Matthieu Belliard, comme Novak Djokovic, une semaine avant lui.

Il y a de quoi avoir la tête qui tourne, même si ça n’est pas le genre de la maison. Et d’un seul coup, le carrosse se transforme en citrouille. Halloween approche, mais c’est quand même difficile pour un sportif qui vient de toucher son rêve du doigt de se remettre à batailler dans l’anonymat.

Quand vous venez d’inquiéter un des meilleurs joueurs du monde devant la France entière et que vous vous retrouvez à perdre contre un Allemand 267e mondial au dernier tour des qualifications du petit tournoi d’Hambourg, c’est une des plus belles leçons d’humilité que peut offrir le sport. Même si prendre la grosse tête a l’air d’être un risque très limité chez Hugo Gaston.  

Ce retour aux sources, ça fait partie de l’apprentissage. 

Oui, et il en est bien conscient, Hugo Gaston. "C’est ça, mon quotidien", dit-il en parlant des tournois challengers. Pas les grands chelems. Une carrière de sportif de haut niveau, ça n’est pas linéaire, surtout au début. C’est plutôt les montagnes russes que le long fleuve tranquille. Hugo Gaston ne peut pas jouer que les meilleurs tournois, son classement ne lui permet pas. Et tant mieux, en fait.

C’est justement en reprenant contact avec cette autre réalité du sport qu’il va progresser. À Roland-Garros, son huitième de finale lui a permis d’empocher 189.000 euros. En perdant ce dimanche à Hambourg il aurait dû repartir avec 225 euros. Finalement, avec le forfait d’un joueur, Hugo Gaston a été repêché, il va disputer le premier tour de ce tournoi aujourd’hui. Virginie Phulpin n’exagère pas quand elle parle de montagnes russes.

Mais revenir à la base, ça ne peut que le pousser à se dépasser. Hugo Gaston a vu son rêve se concrétiser il y a trois semaines, mais il sait aussi qu’il doit repartir au combat, inlassablement. Et Virginie Phulpin trouve que ça fait partie des vertus du sport, cette remise en question permanente, même si c’est douloureux.