Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce jeudi, Virginie Phulpin regrette que les candidats à la présidentielle de 2022 n'abordent pas davantage le sujet du sport. Selon elle, seul Emmanuel Macron mesure l'importance de ce thème de campagne.
Une journée sportive pour Emmanuel Macron. Avant d’aller jouer au foot avec le Variétés Club de France, le président de la République passe la matinée en Seine St Denis, notamment sur le chantier du village olympique. Il doit annoncer une enveloppe de 250 millions d’euros pour construire des équipements de proximité. C’est l’occasion pour les candidats à la présidentielle de nous parler de leur projet concernant le sport.
Je me doute que le sport ne va pas devenir un sujet majeur de la campagne. Néanmoins, il y a toute sa place, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les candidats se font discrets sur ce thème. Quand il s’agit de féliciter les Bleus après leur victoire en Ligue des Nations, il y a du monde. Mais caresser les supporters dans le sens du poil, ça ne fait pas une politique sportive. Or, le prochain ou la prochaine locataire de l’Élysée va recevoir la coupe du monde de rugby en 2023 et les jeux olympiques et paralympiques de 2024. Des événements qui vont voir les regards du monde entier se tourner vers la France, ils font partie de la diplomatie sportive.
Et puis au-delà des questions sur l’élite sportive, sur les moyens qu’on alloue à nos champions, questions ô combien importantes, il y a aussi l’héritage que ces événements vont laisser dans le pays. La fameuse transformation en nation sportive. Aujourd’hui Emmanuel Macron entre dans le concret avec l’annonce d’une enveloppe de 250 millions d’euros pour construire des équipements de proximité.
Et j'ai envie d’entendre tous les candidats sur leur programme en matière sportive. J'ai parlé avec Carole Gomez, qui est chercheuse en géopolitique du sport et qui a co-publié une tribune dans le Monde avec l’entrepreneur David Blough pour dire que le sport est sous-exploité en tant que solution à nos problématiques de société. Et je crois qu’elle touche du doigt quelque chose d’essentiel. Le sport peut avoir un rôle majeur comme ciment de notre société, comme outil d’apprentissage. Alors parlons-en !
La pratique sportive, c’est aussi une question de santé publique.
Voilà pourquoi ça n’est pas aussi farfelu que ça de vouloir entendre les candidats sur le sport. On le sait, il y a une progression de la sédentarité qui aura des effets dévastateurs à moyen terme. La pratique sportive des plus jeunes est à un niveau catastrophique en France. La crise sanitaire n’a pas aidé, et la moitié des enfants et des adolescents a réduit significativement son temps d’exercice au cours des deux dernières années. Que proposent les candidats, quelle est leur vision du sport de demain, comment soutenir les acteurs du sport au quotidien, des profs aux éducateurs en passant par les bénévoles des associations ?
Hier, les étudiants de la filière sport ont manifesté pour dénoncer la faiblesse des moyens accordés à leur cursus alors que les effectifs ont doublé en 10 ans. Ils représentent aussi le sport de demain en France. Donc applaudir Mbappé et Benzema, d’accord. Mais il n’y a pas que l’élite sportive, il y a surtout le sport pour tous. Et il ne faudrait pas l’oublier dans cette campagne.
