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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce vendredi, Virginie Phulpin revient sur la présence de la Russie aux mondiaux de handball malgré sa suspension. Même si elle joue sous bannière neutre, Virginie Phulpin ne comprend pas cette décision qu'elle juge hypocrite.

Les Bleus ont battu la Norvège 28 à 24 ce jeudi pour leur premier match au Mondial de handball. La Russie participe à cette compétition sous bannière neutre car le pays est suspendu de toute compétition internationale pour dopage. Pour Virginine Phulpin, que cette équipe puisse participer au Mondial, c’est vraiment l’hypocrisie la plus totale.  

Attention, on ne dit pas "la Russie" au Mondial de handball. On dit "l’équipe de la fédération russe de handball". Nuance. Et cette équipe n’a pas d’hymne, ni de drapeau, elle joue sous bannière neutre comme on dit. Imaginez, si elle venait à remporter le championnat du monde, on serait perdu, on ne saurait pas du tout qui a gagné. Et à Moscou, personne ne se féliciterait de cette victoire, évidemment. Vous comprenez que je trouve ça complètement hypocrite ? C’est une sanction sans en être une.

La Russie a organisé un vrai dopage d’État, ça a été prouvé, et c’est pour ça que le tribunal arbitral du sport lui a infligé deux ans de suspension de toute compétition internationale. Alors voir cette équipe présente quand même, ça ne passe pas. La seule vraie punition digne de ce nom aurait été une exclusion. D’ailleurs c’est ce que craignait la Russie. Là, avec cette demi-sanction bâtarde, on arrive à un point où la Russie peut ressortir gagnante. D’accord, ça va être un peu dur à avaler d’être sous bannière neutre, on n’aimerait pas voir les Bleus jouer sans entendre la Marseillaise. Mais pour ça il fallait réfléchir avant, et puis ça va aller, ils vont s’en remettre.

Au moindre match gagné par cette équipe de la fédération russe de handball, ils vont pouvoir raconter une jolie histoire, celle de la pauvre victime plus forte que tout, qui parvient à s’imposer malgré l’adversité. Franchement, c’est décourageant.  

Les joueurs présents dans cette équipe ont quand même dû montrer patte blanche. 

Heureusement. Ils ne sont pas arrivés avec un contrôle positif pour leur servir de billet d’entrée, on ne va rien exagérer. Bien sûr que les joueurs présents sont "propres", ou alors ils ont déjà purgé leur peine. Par exemple, Virginie Phulpin ne voit aucun problème à ce que dans les sports individuels, une ou un sportif russe s’aligne sous bannière neutre dans les compétitions internationales. On ne peut pas individuellement les écarter de tout, les soupçonner de tout juste parce qu’ils sont russes, évidemment.

En revanche, dans les sports collectifs, comme le handball aujourd’hui, c’est différent. Certes, les joueurs ne représentent pas officiellement leur pays, mais on dit quand même "équipe de la fédération russe". Et cette fédération est un organe de l’État, où le dopage a été l’objet d’une véritable organisation. C’est pour ça que Virginie Phulpin trouve la situation complètement hypocrite. Si on veut vraiment lutter contre le dopage, ce genre de demi-sanction ne peut pas être suffisant.