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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce vendredi, Virginie Phulpin s'intéresse à la décision du comité américain qui vient d’autoriser ses athlètes à lever le poing ou à s’agenouiller pendant l’hymne national lors des sélections pour les JO. Selon elle, que les athlètes puissent montrer leur soutien à la lutte contre le racisme ou le sexisme, c'est œuvrer pour l’universalité, qui est la base même des JO.

Entre les États-Unis qui voudraient discuter d’un éventuel boycott des jeux olympiques d’hiver de Pékin en 2022 et la Corée du Nord qui a annoncé que ses athlètes ne participeraient pas aux JO de Tokyo, le mouvement olympique connaît des secousses. Pour Virginie Phulpin, les jeux olympiques ne peuvent plus être totalement apolitiques.  

La neutralité politique fait partie de la charte olympique, elle est même un des fondements de l’olympisme. D’ailleurs l’an dernier quand de nombreux sportifs mettaient le genou à terre pour protester contre les violences policières à l’encontre des Noirs aux États-Unis, le CIO avait tout de suite réagi en rappelant que tout geste qui revêt une signification politique restait interdit aux jeux olympiques et paralympiques.

Mais là, le comité américain vient d’autoriser ses athlètes à lever le poing ou à s’agenouiller pendant l’hymne national lors des sélections pour les JO. Ça ressemble à une révolution. Certes, ça n’est pas au moment des jeux, seulement lors des qualifications américaines pour Tokyo. Mais on parle des États-Unis, la nation qui récolte le plus de médailles. Ce serait étonnant que les sportifs qui mettent un genou à terre lors des sélections dans leur pays ne bougent plus le petit doigt quand ils seront sur un podium au Japon. Certains peuvent dire que c’est le loup qu’on introduit dans la bergerie. Virginie Phulpin n’est pas d’accord.

Accepter ce genre de geste, c’est surtout se conformer à l’humanisme prôné par l’olympisme. Il ne s’agit pas d’accepter n’importe quelle manifestation politique, mais que les athlètes puissent montrer leur soutien à la lutte contre le racisme ou le sexisme, oui. C’est œuvrer pour l’universalité, qui est la base même des JO.  

De toute façon ça semble impossible pour le mouvement olympique d’échapper à la politique 

Les États-Unis, encore eux, veulent discuter avec leurs alliés d’un éventuel boycott des jeux olympiques d’hiver de Pékin en 2022. Le boycott de la Chine dans le mouvement sportif, c’est un serpent de mer. Honnêtement, ce serait étonnant qu’on en arrive à cette extrémité. Mais rien que le fait de l’évoquer, c’est de la politique. Et le CIO en a parfaitement conscience. La neutralité a ses limites.

Au début de la semaine, la Corée du Nord a annoncé que ses athlètes ne participeraient pas aux jeux de Tokyo, officiellement pour des raisons sanitaires. Les conséquences sportives sont limitées. Même si à Rio en 2016, les Nord Coréens avaient remporté 9 médailles. Mais encore une fois, les conséquences sont surtout politiques et géopolitiques. Quand la Corée du Nord a participé aux jeux d’hiver de Pyeongchang en Corée du Sud en 2018, ça a été le début d’un rapprochement entre les deux Corées.

Là, au contraire, à Tokyo, on sait déjà qu’il n’y aura pas de relance du dialogue. Tout est politique aux jeux olympiques, les gestes des athlètes comme les signes des Etats.