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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce mardi, Virginie Phulpin revient sur la rencontre entre Emmanuel Macron et les acteurs du sport par visio-conférence. Selon elle, le sport n’est enfin plus un sujet tabou au sommet de l’État.

Le président Emmanuel Macron reçoit aujourd’hui en visioconférence des acteurs du sport français pour parler des difficultés économiques liées à la crise sanitaire. Pour Virginie Phulpin, c’est un progrès, même si c’est tardif. Le président doit écouter et donner des réponses concrètes, et les acteurs du sport doivent aussi apprendre à parler d’une même voix.  

Enfin, le sport n’est plus un gros mot au sommet de l’Etat. On aurait pu le croire, tant le président de la République et le premier ministre ont soigneusement évité de prononcer ce mot au gré de leurs allocutions télévisées depuis le début de cette crise. Le sport devient aujourd’hui un sujet de discussion. Il était temps.

Évidemment que le ministère des Sports n’a pas attendu cette rencontre virtuelle pour travailler et chercher des solutions pour le sport français. Mais d’abord, en période de crise, on a besoin de symboles. Et voir le président lui-même écouter les doléances d’un secteur aux abois, ça compte, même si ça arrive un peu tard.

Le sport français se sent enfin un peu considéré. Et puis ensuite c’est le président et le ministère de l’Économie qui ont les clés pour éviter au sport de sombrer. Et ce que l’on attend aujourd’hui, c’est qu’Emmanuel Macron donne des réponses concrètes et chiffrées aux inquiétudes des acteurs du sport. Pour que les fédérations et les clubs puissent travailler en conséquence et préparer l’avenir en se fiant à des données concrètes. Pour ne plus être dans ce flot d’incertitudes pires que tout. Quand peut-on avoir l’espoir de revoir du public ? Quel sera le montant des aides ? Quand le sport amateur pourra-t-il reprendre une activité normale ? C’est maintenant qu’on a besoin de réponses, et maintenant que se joue la survie du sport. Si le président a voulu prendre les choses en main aujourd’hui, c’est qu’il a des réponses à apporter. On jugera sur pièces.  

Il y a le président et, de l’autre côté, il y a les acteurs du sport qui doivent parler d’une voix commune.  

Et ça n’a pas du tout été le cas jusqu’à présent. On peut critiquer le silence de l’État sur le sport, c’est sûr. Mais on peut aussi critiquer la cacophonie dans le monde du sport. Chacun y est allé de sa tribune pour demander de l’aide sans jamais proposer de vraies solutions. Et on a vu des batailles rangées dans beaucoup de fédérations avec la défense d’intérêts partisans plutôt que l’intérêt commun. Les acteurs du sport peuvent faire leur introspection également en abordant cette réunion avec le président.

C’est ensemble, avec une voix et une vision commune que le sport aura plus de poids pour influencer les décisions de l’Élysée et de Bercy. C’est ensemble que le sport peut rappeler son importance pour l’image de la France, pour le lien social, et pour la santé. Cette visioconférence n’est qu’un symbole, mais elle peut être le symbole d’une nouvelle façon d’aborder le sport dans le pays.