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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce vendredi, Virginie Phulpin revient sur le projet de Michael Jérémiasz qui prépare un film pour raconter comment le sport a changé la condition des personnes en situation de handicap depuis 150 ans.

On parle beaucoup de l’engagement des sportifs. Ce matin, coup de projecteur sur le projet de Michael Jérémiasz. L’ancien champion de tennis-fauteuil prépare un film pour raconter comment le sport a changé la condition des personnes handicapées depuis 150 ans...

"L’héroïne sportive de la soirée d’hier, c’est Marie-Amélie Le Fur. La Française a battu son record du monde du saut en longueur avec 6 mètres 14. C’était au meeting de Dubaï, en pleine préparation pour les jeux paralympiques de Tokyo. Marie-Amélie Le Fur a déjà conquis trois médailles d’or aux jeux. Une immense athlète handisport. Une immense championne tout court. Elle oeuvre aussi pour Paris 2024. Aujourd’hui, Marie-Amélie Le Fur est un exemple d’accomplissement, de réussite, pour tout le monde, et notamment pour les personnes handicapées. Et elle nous montre le chemin parcouru depuis 150 ans.

C’est justement sur ces 150 ans d’histoire douloureuse que veut revenir Michaël Jérémiasz dans le film qu’il prépare. De l’Ombre à la Lumière sera son titre. Il va nous emmener dans un road-movie en fauteuil à travers le monde, à la rencontre des grands noms du para-sport. Au début du 20e siècle, les handicapés pouvaient être exhibés comme des bêtes de foire, il faut s’en rendre compte. Mais faire du sport, ça, non, ils n’avaient pas le droit. Alors comment ont-ils lutté pour avoir le droit d’être des sportifs ? Comment en 150 ans est-on passé de ces exhibitions inhumaines à une reconnaissance pleine et entière des Jeux paralympiques ? Michaël Jérémiasz veut répondre en nous dévoilant des histoires sportives et humaines qu’on ne connaît pas forcément. Le sport est un puissant libérateur, il peut contribuer à améliorer la vie et à changer notre regard sur le handicap.  

La société a évolué en 150 ans, heureusement, mais il y a encore du chemin à faire...

Si je caricature, notre regard se pose sur les athlètes paralympiques une fois tous les quatre ans, et il se détourne le reste du temps. Bien sûr qu’il y a encore de nombreux progrès à faire. Et si on veut que notre société change, que l’égalité progresse, ça passe par les plus jeunes. Michaël Jérémiasz tient beaucoup à ce que son film, à terme, soit projeté dans les écoles. Pour qu’on parle du handicap sur les bancs de la classe, qu’on connaisse l’histoire de ces sportifs qui ont tant lutté pour leur reconnaissance.

On ne doit plus voir les personnes handicapées comme des super-héros ou des victimes. Juste comme des êtres humains. Pour moi, ce projet est d’utilité publique. Les sportifs sont nombreux à le relayer. Et tant mieux. C’est ça, aussi, l’engagement dans le sport. On peut tous participer, sur la plateforme Ulule, pour que ce film voit le jour. Même très modestement. Et je ne peux que vous y encourager."