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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce lundi, Virginie Phulpin revient sur le jet de bouteille sur Dimitri Payet à la quatrième minute du match OL-OM. Ce geste a provoqué l'interruption définitive de la rencontre et devrait avoir des conséquences.

Encore une soirée de chaos en Ligue 1. Le match entre Lyon et Marseille a été interrompu au bout de 4 minutes par un jet de bouteille sur Dimitri Payet. Après une heure et demie d’attente, d’ordres et de contre-ordres, il n’a finalement pas repris. Est-ce que la Ligue et l’ensemble du football français vont enfin réagir de manière appropriée ? On finit par se le demander… 

Si ça n’était pas aussi pathétique, ce serait presque drôle. A chaque incident grave en tribunes, et on a le choix depuis le début de la saison, on se dit "plus jamais ça", on répète que ça doit être un tournant pour le football français qui doit enfin frapper fort. Et à chaque fois on a droit à une demi-réponse frileuse qui acte le fait que ça recommencera forcément. Ca va là, on peut dire que c’est l’incident de trop et qu’il faut que ce soit le dernier, ou on laisse couler jusqu’au drame ? Parce qu’on va finir par y arriver…

Dimitri Payet s’est pris une bouteille d’eau sur la tête, il était au sol pendant que des abrutis continuaient à l’insulter copieusement. Et là, pendant une heure et demie, une pelouse vide, pas de décision, pas de communication. Rien. Puis enfin une annonce pour dire que le match va reprendre, mais attention, parce que la prochaine fois, ça s’arrête vraiment. Bouh ça fait peur ! Est-ce qu’on peut déjà se mettre d’accord sur une chose ? Quand un joueur est touché, on arrête tout, et victoire de l’équipe visée sur tapis vert. Point barre. Pas question de reprendre. Sinon à ce rythme-là, il y aura toujours quelqu’un avec deux neurones pour viser le meilleur joueur adverse. Je fais un raisonnement par l’absurde, mais de toute façon tout était absurde dans cette soirée. 

Le match a finalement été arrêté définitivement.

Il a fallu une heure et demie pour en arriver à cette simple conclusion de bon sens… Je sais qu’il faut tout mesurer, notamment la sécurité à la sortie du stade, et que ça n’est pas simple. Mais quand on voit comment la Ligue et la préfecture se renvoient la balle "non c’est pas moi qui ait décidé de reprendre, c’est l’autre. Non en fait c’est l’arbitre", on se dit qu’avec ce niveau de prise de responsabilités, on n’est pas sortis de l’auberge. Soit on arrive à une réponse collective forte, soit chacun continue à tirer la couverture à lui et on va finir par tuer notre football. Imaginez les repas de Noël où on va devoir répondre à ceux qui diront que le football est décidément un sport d’idiots. Ça va être coton.

Les premiers qui auraient dû dire "non, on ne reprend pas" hier soir, ce sont les Lyonnais. Il faut une solidarité quand un joueur est touché. Et pas le discours complètement à côté de la plaque du président Aulas en mode "ça n’était pas si grave". Si, c’est grave. Et c’est ensemble qu’il faut répondre. En arrêtant avec les sanctions collectives et les huis-clos qui ne servent à rien. Mais avec des réponses ciblées.

Hier celui qui a lancé la bouteille a été interpellé. Très bien. Mais il faut aussi identifier tous ceux qui insultaient Dimitri Payet à terre, et les sanctionner lourdement. La commission de discipline va se réunir en urgence aujourd’hui. Mais il faudrait surtout que tout le football français se retrouve. Et que le président de la Ligue retrouve l’usage de la parole.