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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce vendredi, Virginie Phulpin revient sur la rencontre tant attendu entre l'équipe de France de rugby et les All Blacks. Selon elle, c'est l’affrontement des contraires.

C’est demain, et c’est la date que tous les fans de rugby ont noté sur leur agenda. France Nouvelle-Zélande au stade de France. Les Bleus se mesurent au mythe All Blacks. Ce match, c’est beaucoup plus que la troisième rencontre de cette tournée d’automne du XV de France. Virginie Phulpin appelle ça "l’attraction des contraires". 

C’est un peu l’expression "en même temps" appliquée au rugby. France All Blacks réussit à mêler des sentiments opposés, comme une énorme envie et une frousse absolue. Tout ça en même temps, oui. Envie de se mesurer aux meilleurs du monde, prouver les progrès réalisés par le XV de France et tenter l’impossible. Les Bleus ont tout à gagner dans ce match comme dirait Fabien Galthié. Tout à gagner mais tant à perdre aussi. Se frotter aux All Blacks, c’est ressortir en héros ou finir ridicules. Peu de place pour la nuance, après tout noir c’est noir.

La peur que ce match inspire aux Français peut soit les inhiber, soit les transcender. Qui sait ? C’est ça aussi, un France All Blacks, on ne sait pas si le match est totalement imprévisible ou trop prévisible. Et les rencontres du week-end dernier ajoutent encore du sel à ces sentiments mêlés. Les Néo Zélandais battus par l’Irlande, est-ce qu’on on en conclue qu’ils sont prenables ou au contraire qu’ils seront assoiffés de vengeance ? Et la victoire sans convaincre des Bleus face à la Géorgie, c’est parce que le XV de France n’est pas encore au niveau, ou que les joueurs avaient déjà la tête aux Blacks ? Bonne question, non ? Avant un France Nouvelle Zélande, je sais que je ne sais rien. Ce match est aussi philosophique que physique, finalement. En même temps.

France All Blacks, c’est aussi beaucoup d’histoire et déjà une répétition de l’avenir

 

Oui, les deux équipes se sont affrontées à une soixantaine de reprises dans l’histoire. Vous vous en doutez, énorme avantage aux All Blacks, puisque les Bleus ne l’ont emporté que 12 fois. Que 12 fois ? Je connais quand même un paquet d’équipes qui aimeraient avoir ce genre de ratio. Mais la dernière victoire du XV de France face à ces Néo Zélandais sur notre sol, c’était il y a déjà 22 ans. Ce match, c’est une machine à remonter le temps. Il fait revenir les déroutes mémorables comme ce quart de finale de la coupe du monde 2015 à Cardiff, remporté par les All Blacks 62 à 13.

Mais on se remémore aussi les exploits retentissants comme cette demi-finale de la coupe du monde 1999 à Twickenham gagnée 43 à 31 par les Bleus. La classe de Dan Carter, le french flair de Christophe Dominici, la puissance de Jonah Lomu, les tampons de Sébastien Chabal… France All Blacks, c’est une boîte à souvenirs, mais c’est en même temps un match pour l’avenir. La répétition générale du match d’ouverture de la coupe du monde 2023, dans ce même stade de France. Demain, une de ces équipes va marquer son territoire. Laquelle ? Ceux qui vous diront après la rencontre qu’ils savaient que ça allait se passer comme ça sont des menteurs. C’est ma seule certitude ce matin.