Bien que dépossédées de leur titre européen dimanche soir par la Norvège, les handballeuses françaises ont réalisé un superbe parcours lors de cette compétition, deux ans après avoir été éliminées dès les phases de poule du Championnat du monde. Cette deuxième place est une promesse pour l'avenir selon Virginie Phulpin.
C'est l'édito sport de Virginie Phulpin. Les handballeuses françaises ont raté la dernière marche de l’Euro. Les Bleues ont été battues 22 à 20 par la Norvège hier soir en finale. Mais pour vous, il faut dépasser cette déception pour retenir les messages si positifs pour l’avenir.
C’est plus facile à dire qu’à faire. Bien sûr, elles font mal ces larmes qu’on a vues couler le long des joues des Bleues à la fin de la rencontre. Ce sont des compétitrices, et elles n’allaient pas accepter la défaite sur le champ en se félicitant de leur parcours dans cet Euro, non. Mais ces larmes nous montrent aussi à quel point les émotions sportives nous rendent vivants.
En une heure et demie, il y a eu l’appréhension, la joie, la peur, la frustration, le sens du sacrifice, l’espoir qui renaît. On a crié, on s’est rongé les ongles, on a poussé des ah et des oh… Bref, un petit condensé de vie survitaminé comme on n’en a peu connu en cette année noire.
Ces filles-là, elles nous donnent envie que les tribunes soient à nouveau remplies pour partager cette panoplie d’émotions. Ces filles-là, elles savent allumer la flamme chez les plus jeunes qui vont fouler leurs premiers parquets. Evidemment on aurait préféré que ce conte de Noël se termine par une happy end. Mais je n’apprends rien à personne, c’est ça aussi, le sport. Vivre des déceptions après avoir touché du doigt le bonheur absolu.
Qui n’y a pas cru quand les Bleues sont passées devant la Norvège à quelques minutes de la fin ? Oui, mais il y a eu quelques imprécisions, un peu de précipitation, et la victoire leur a échappé. Mais cette équipe connaît maintenant exactement ce qui la sépare de la Norvège, la meilleure équipe du monde. Un tout petit rien plein de promesses.
Pour vous, cette défaite nous offre des promesses pour l’avenir.
Regardez ce qui vient de se passer en 15 jours. Les Bleues ont commencé leur Euro en pleine incertitude sportive et dans l’indifférence du public en France. Elles le terminent avec une médaille d’argent et une finale qui a passionné les Français. Si ça, ça n’est pas prometteur…
Ensuite, cette équipe a de l’avenir parce qu’elle a un réservoir de joueuses impressionnant. Les plus jeunes ont commencé à faire leur trou pendant cet Euro. Et on a bien compris aussi que pour gagner, on a besoin de tout le monde. Cléopatre Darleux est peut-être la gardienne numéro 2, si on veut, mais c’est elle qui a porté l’équipe à bout de bras en deuxième mi-temps et qui a été élue meilleure joueuse de la finale. Qu’est-ce qu’on peut donner comme message plus positif de l’esprit d’équipe ?
Et je pense encore une fois aux petites sportives en herbe qui ont pu assimiler tout ça en regardant les Bleues. Alors maintenant, rendez-vous aux jeux olympiques. Les Françaises auront une revanche à prendre contre les Norvégiennes. Ca n’est pas si mal de garder un petit goût amer en travers de la gorge pour aborder des JO. Non, les larmes ne peuvent pas effacer les espoirs et les promesses.
