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Chaque jour, la matinale d'Europe 1 revient sur l'un des événements sportifs qui fait l'actualité. Ce jeudi, Virginie Phulpin s'intéresse à l'arrêt des championnats de football amateurs. Selon elle, des solutions sont trouver pour les professionnels mais rien pour les joueurs amateurs.

Les Bleus ont été accrochés par l’Ukraine, un partout ce mercredi soir. Pendant ce temps-là la fédération française de football a entériné l’arrêt de la saison pour les championnats amateurs. Pour Virginie Phulpin, la crise sanitaire est en train de creuser le fossé entre les amateurs et les professionnels.  

Cette pandémie nous divise. C’est valable pour toute la société, mais c’est particulièrement visible dans le sport. Et oui, ce mercredi en est la preuve parlante.

En quelques heures, on a vu les joueuses de l’Olympique lyonnais battre le PSG, un à zéro en quarts de finale aller de la Ligue des Champions, les Bleus se prendre les pieds dans le tapis 1 partout contre l’Ukraine sur la route de la coupe du monde. Et pendant ce temps-là, la fédé a dit stop, la saison s’arrête pour les championnats amateurs, comme ça a déjà été le cas dans la plupart des autres sports avant.

Virginie Phulpin a l’impression d’avoir vu en une journée se matérialiser le fossé entre les pros et les autres. Il se creuse sous nos yeux sous l’effet de la crise. Il y a un an, tout le sport s’est arrêté. Les championnats professionnels et les compétitions internationales au même titre que le sport du dimanche. Tout le monde était uni dans la même galère. Puis les mois sont passés, la crise sanitaire est restée, le sport professionnel a repris pendant que le sport amateur est resté à quai. Rien de choquant, allez-vous me dire. Heureusement que les pros ont pu retrouver un rythme de croisière malgré la crise sanitaire. Et on ne peut pas comparer leur situation à celle des amateurs. Bien-sûr. Mais l’image de ces deux mondes qui se séparent est un effet pervers majeur. Il y a le sport qui se regarde, et celui qu’on ne peut plus pratiquer.  

Cette pandémie divise le sport, elle divise même à l’intérieur du monde amateur. 

Est-ce que la fédération française de football avait d’autres choix que d’arrêter les championnats amateurs ? Non. Il y a des clubs qui ont joué trois matches depuis le début de la saison. On est fin mars, ça aurait été compliqué de caser tout un championnat en trois mois. D’ailleurs il y a beaucoup de clubs qui réclamaient cet arrêt. Une saison blanche pour arrêter les frais, et préparer au mieux la prochaine. Oublier les matches pour mettre en place des activités qui vont recréer du lien social. C’est aussi leur rôle.

Mais les joueuses et les joueurs n’ont pas forcément la même vision. Eux, ils ont payé leur licence, ça fait deux ans qu’ils ne jouent pas, et certains vont même laisser tomber. Les clubs ne les retrouveront pas. Cette crise met à mal le sport amateur, elle dénoue les liens entre les associations et les pratiquants. Et le sport professionnel ne peut pas rester dans sa bulle sans y prêter attention. N’oublions pas que ce sont les clubs amateurs qui sont les premiers à former ceux qui ensuite défendent les couleurs de la France dans les grandes compétitions.