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Il y a bien un match de football en ce moment en France. Le match entre deux présidents : Jean-Michel Aulas pour Lyon et Jacques-Henri Eyraud pour Marseille. Pour Virginie Phulpin, ces deux-là vivent le foot de manière totalement opposée. 

Tous les jours, on entend parler de ces deux présidents-là. Enfin, pour Jean-Michel Aulas, c’est plutôt toutes les heures d’ailleurs. On dirait qu’ils font un concours de celui qui se caricaturera le plus d’ici la fin de la crise. Et du coup ce ne sont même plus des différences qu’on voit entre les deux, c’est une opposition totale dans leur façon d’être présidents. 

Jean-Michel Aulas, c’est celui qui ne lâche rien. Il assume ses prises de positions permanentes qui lassent plus d’un fan de foot dans le pays. Il fait de la reprise du championnat une obsession de tous les instants, en passant par tous les recours possibles et imaginables. Hier il a encore écrit à la ministre des sports pour lui proposer un calendrier de reprise, tout simplement. Et ça n’est pas fini. Dès qu’un joueur remet ses crampons à l’étranger, le président de l’OL est là pour relayer, et dire à quel point on se tire une balle dans le pied, nous, en France. Qu’on soit d’accord avec lui ou pas, on peut lui reconnaître d’avoir de la suite dans les idées. Il mouille le maillot comme personne, il use d’arguments qui font mouche autant que de mauvaise foi. Oui, ça agace. Mais finalement quel supporter d’une autre équipe ne rêverait pas d’avoir ce genre de personnage pour défendre son club ? Même les Marseillais échangeraient bien, malgré le peu de tendresse entre les deux Olympiques, c’est dire. Parce que Jacques-Henri Eyraud, c’est plutôt celui qui lâche tout à part les chevaux. Il a réussi à offrir le début d’une crise à un club qui venait de se qualifier pour la Ligue des Champions. Et si l’entraîneur André Villas Boas a finalement décidé de rester, personne n’en donnera le crédit au président. Les supporters de l’OM réclament son départ à cor et à cris, et dans le reste de la France, les autres savent à peine qui il est. 

Le président de l’OM est beaucoup plus un homme de l’ombre que Jean-Michel Aulas

Ca c’est sûr. Et Jacques-Henri Eyraud répète à tout va que ce qu’il est en train de faire, lui c’est une transformation profonde de l’OM sur le long terme, et il dénonce la pression du court terme. Ca peut se comprendre. Mais un club de foot, ça ne peut pas être une entreprise exactement comme les autres. Quand le président marseillais fait un post sur LinkedIn pour dire qu’il cherche un Head of Business pour son club, on a envie de lui répondre qu’il cherche surtout les ennuis. On ne peut pas communiquer comme ça quand on est président de l’OM. Donc là on a le choix entre le président LinkedIn, business first, et celui qui twitte plus vite que son ombre, business sans doute, mais combat de rue aussi. Deux façons de s’investir dans le foot, deux façons de s’adresser au public, deux mondes, quoi. C’est l’Olympique de Marseille qui est qualifié pour la ligue des champions, mais pour le trophée du président de crise, Jean-Michel Aulas a une bonne longueur d’avance.