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Emmanuel Macron a convoqué le directeur de Sanofi pour lui signifier qu'un vaccin ne peut pas être un bien du marché. Cette polémique autour de Sanofi est aussi un défi pour le président de la République qui place la souveraineté économique au cœur de son projet de sortie de crise. On est en pleine contradiction.

 

Oui, vous souvenez des mots d'Emmanuel Macron à Angers dans une usine de masques : rupture et reprise de contrôle. Il fallait reprendre le contrôle pour réduire notre dépendance. Il y a quelques jours encore, c’est Bruno Le Maire qui en remettait une couche en rappelant que plan de relance prévu à l’automne encouragerait le patriotisme économique. Mais voilà, l’affaire des vaccins de Sanofi vient rappeler cruellement aux dirigeants français leurs décalage entre leurs belles intentions et la réalité. Sanofi, qui appartient à plus de 60 % a des actionnaires étrangers est une multinationale, dans un secteur stratégique comme celui de la santé, où la concurrence mondiale extrêmement très forte. Elle bénéficie a la fois du crédit impôts de recherche Française et d’appuis financiers américains. Mais la grosse différence entre la France et les États Unis, c’est que lorsque les américains font un un deal, il y’a des conditions... contrairement aux français. C’est précisément là que le bâton blesse et qu'il est aujourd’hui pratiquement impossible de d'imposer, dans le business, une quelconque souveraineté nationale. Actuellement, à l’Élysée, on phosphore... On hésite encore à mettre en place les dispositifs fiscaux et économiques pour réformer le droit à la concurrence et privilégier les groupes français et européens. Mais c’est loin d’être gagné ! Il faudra plus qu'une remontrance et une leçon de morale du président de la République aux dirigeants de Sanofi pour changer réellement les choses. Et pour comme le disait Emmanuel Macron, reprendre le contrôle de notre destin et rompre réellement avec le monde d'avant le coronavirus.