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​Le Président de la République est attendu dans l'Aisne dimanche pour célébrer les 80 ans de la campagne de France, un épisode de la Seconde Guerre mondiale qui a révélé le Colonel Charles de Gaulle. Pour l'occasion, Emmanuel Macron sera accompagné du Président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand, un gaulliste qui n'est pas toujours son allié.

2020, c’est l'année Charles de Gaulle qui marque le 80e anniversaire de l’appel du 18 juin et le 50e anniversaire de sa disparition. Emmanuel Macron doit se rendre dans l’Aisne dimanche pour commémorer les combats de Moncornet, un symbole de la bataille de France perdue en 1940, mais au cours de laquelle s’est distinguée le colonel de l'époque. Mais pourquoi le Président veut-il marquer l’épisode d’une défaite ?

Oui d’habitude les chefs d’Etats glorifient les victoires militaires, pas les débâcles. Il faut comprendre que ce rendez-vous de Montcornet, c’est un acte d’exorcisme pour le Président qui veut rendre hommage au courage des soldats français face aux Allemands.

Courage, c'est le mot clé de ce déplacement. Un courage incarné par l’attitude du jeune colonel de Gaulle. Une leçon d'histoire qui lui permet de délivrer un message politique, un exercice qu’il adore.

Cette fois, il faut chasser le souvenir de cette défaite de 1940, due au manque de préparation de l’état major. Une comparaison souvent utilisée depuis quelques mois pour qualifier le fiasco de l’exécutif au début de l’épidémie contre le coronavirus. "Nous en sommes en guerre", "l’ennemi est invisible" : vous vous souvenez des paroles d'Emmanuel Macron. Le message est clair.

Dimanche, à Montcornet, il y aura Xavier Bertrand, le Président de la région des Hauts-de-France, gaulliste social et l’un des potentiels adversaires d'Emmanuel Macron pour l’élection présidentielle. Lui ne compte pas laisser le Président récupérer la légende gaullienne. L’offensive autour de la mémoire du Général de Gaulle a commencé.