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Secrétaire d'Etat auprès de Christophe Castaner, Laurent Nunez espérait récupérer le poste de ministre de l'Intérieur à l'occasion du remaniement. Mais l'ancien patron du renseignement intérieur file plutôt à l'Elysée pour piloter la coordination antiterroriste. Une nomination qui intervient avant l'annonce des nouveaux secrétaires d'Etat.

Il va falloir encore un peu de patience avant de connaître les noms des futurs secrétaires d'Etat. Emmanuel Macron va en discuter ce week-end avec Jean Castex et au plus tard, la liste sera prête pour le prochain conseil des ministres mercredi. Mais il y en a un qui est déjà fixé sur ses nouvelles fonctions : c'est Laurent Nunez, jusqu'ici secrétaire d'Etat à l'Intérieur. Il s'imaginait prendre la succession de Christophe Castaner, mais il a été nommé à la tête de la coordination antiterroriste de l'Elysée. Mickaël Darmon, sanction ou promotion ?

Il est promu mais déçu, un peu à l’image de ce qu’a dit Richard Ferrand à Éric Dupont-Moretti lors de son baptême du feu à l’Assemblée nationale : "ici on souffre en silence". Et bien c’est exactement le sort qu'a connu Laurent Nunez, qui pensait être élevé au grade de ministre au moins pour bons et loyaux services. 

Il est vrai que l'ancien patron du renseignement intérieur a rempli la mission que lui avait donné à l’époque le président de la République : venir au ministère de l'Intérieur pour coacher Christophe Castaner. Et effectivement, on peut dire qu'il a enduré en silence, sans laisser transparaître publiquement les nombreux désaccords avec son ministre de tutelle. 

Emmanuel Macron lui a proposé de diriger la cellule spéciale antiterroriste de l’Élysée et a accepté que la nouvelle affectation de Laurent Nunez soit annoncée avant que soient connus les secrétaires d’état. Un signe de considération pour Laurent Nunez qui va donc prendre ses quartiers auprès du chef de l’Etat. 

Son arrivée à la tête de la coordination de l'antiterrorisme donne le coup d’envoi d’un autre remaniement, plus discret, au cœur du renseignement français, avec le changement de patron à la DGSE au moment où les enjeux de la lutte contre les djihadistes au Sahel ou la cyberguerre sont de plus en plus sont de plus cruciaux. Alors que ses opposants pointent ses carences sur les sujets régaliens, Emmanuel Macron rappelle avec la nomination de Laurent Nunez qu’il est non seulement le chef des armées mais aussi le patron des espions.