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Les responsables d'entreprises du bâtiment sont en colère contre la ministre du Travail. Malgré un accord trouvé avec Muriel Penicaud pour maintenir l'activité pendant cette période de confinement, les chantiers sont toujours à l'arrêt. Ils dénoncent les risques de contamination sur le terrain. 

Après les propos de Muriel Penicaud contre les entrepreneurs du BTP, qu’elle a accusé de défaitisme, le torchon brûle entre la ministre du Travail et les entreprises du bâtiment. Un accord a été finalement trouvé pour que le travail puisse reprendre. Mais n’est ce pas un trompe l’œil ? Est ce que cet accord est respecté sur le terrain?

La réponse est clairement non. Le bâtiment est toujours à l’arrêt ce matin. J’ai pu lire un mail envoyé par un dirigeant de la fédération du BTP d’un département aux élus de l’est de la France, et c’est édifiant. Il détaille tous les obstacles qui empêchent une reprise de l’activité. Il dénonce une situation chaotique sur le terrain : le manque de masques de protection et de gel hydroalcoolique, la promiscuité dans les fourgons et camionnettes... Une situation qui selon lui rend impossible le respect des gestes barrières face au virus. Il faut une pause dit-il, le temps d’améliorer les conditions de travail des ouvriers du BTP.

À cela il faut ajouter la paralysie de tous les autres acteurs de la filière : les déchèteries, les fournisseurs et les architectes. "Pour Les réunions de chantiers on fait comment", s’interroge ce dirigeant local du BTP, "on se met en télétravail ?"

Un casse tête pour des artisans et des entrepreneurs qui se retrouvent pris en étau entre des donneurs d'ordre qui exercent des pressions avec des sanctions financières et un gouvernement qui les accuse d’incivisme en les soupçonnant de vouloir profiter du système du chômage partiel. Un dispositif qui répond par ailleurs à des conditions très précises. Il faut notamment que les entreprises soient à cours de matériaux et que leurs clients leur refusent l'accès au chantier. Bref, une situation aussi confuse que tendue. 

On connaît l’adage économique : quant le bâtiment va tout va. Autrement dit, quand le bâtiment s’arrête, rien ne va plus .