Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.
Le thème de la commémoration de cette année est tout trouvé puisque l’on fête les 100 de la fin de la première guerre mondiale. Mais comment ce 11 novembre se prépare-t-il ?
Ça sera un événement marquant qui sera notamment marqué par la présence annoncée de Donald Trump. On avait compris son enthousiasme pour la chose militaire et les défilés.
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Pour l’anecdote d’ailleurs, lors du 14 juillet 2017, quand il était l’invité de la France pour marquer entrée dans la guerre de l’armée US, Trump était persuadé que le défilé avait été organisé spécialement en son honneur. Même s’il le trouvait un peu long, il avait remercié Emmanuel Macron pour cette attention.
Cela lui a valu un cours express par le nouveau président sur la révolution française et la tradition établie bien avant lui du défilé.
Cette fois on peut imaginer qu’il sera documenté et bien conscient qu’il s’agit de célébrer un événement historique important.
Comment sera-t-il marqué ?
Donald Trump sera très entouré.
Près de 160 pays sont invités avec leur délégations à Paris. À côté des cérémonies va se tenir un forum de la paix, un hommage en quelque sorte à la SDN créée en 1919 au lendemain de la guerre, matrice des relations internationales multilatérales qui a ensuite donné l’ONU.
C’est à Paris que l’on a tenté de tirer les leçons de la terrible guerre : empêcher un nouvel affrontement au moyen de relations diplomatiques soutenues.
Une intention qui n’a pas produit ses effets toute de suite puisque les nationalismes vont se développer en partie à cause des frustrations issues des accords de Versailles, avec une Allemagne étranglée par les sanctions économiques. On connaît la suite : le nazisme et fascisme précipiteront le monde dans la guerre.
C’est pourquoi Emmanuel Macron à l’intention de faire un discours plaidoyer en faveur du multilatéralisme devant un Donald Trump qui n’a de cesse de démanteler les relations internationales au profit d’accords bilatéraux. On se souvient comment il a critiqué et quitté le G7 car il se rendait au sommet historique avec la Corée du Nord.
Donc Emmanuel Macron veut démontrer à Trump qu’il a tort, la preuve par 1918.
Face aux extrêmes qui ont le pouvoir à portée de main, Emmanuel Macron va tenter de montrer que la leçon de la grande guerre est contemporaine en posant un nouveau pari : jouer les progressistes contre les nationalistes.