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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, il revient sur les articles autour du trafic de drogue qui fait rage à Nîmes, de l'augmentation de la taxe foncière et sur la rencontre entre Emmanuel Macron et les différents chefs de partis ce jeudi à Saint-Denis.

On commence par un reportage à la cité de Pissevin à Nîmes, où un enfant de 10 ans est mort victime des gangs des trafics de drogue.

Shit Beuh Coke… On y trouve tout ce que l’on veut pour se défoncer. Les prix sont tagués sur les murs à proximité des points de deal. 

Ici, les trafiquants qui attendent les clients dans les fauteuils défoncés font partie du décor « On finit par banaliser raconte un habitant, c’est quand on va ailleurs qu’on se rend compte qu’ici on vit vraiment… dans un monde parallèle… », voilà ce que vous lirez ce matin dans le Parisien.

On dit parfois que la presse n’a pas de mémoire, qu’une information chasse l’autre et qu’elle est vite oublié.

Et bien le Parisien Aujourd’hui en France a eu la bonne idée d’envoyer un reporter qui est restée six jours sur place.

Louise Colcombet nous raconte le quotidien de ce quartier qu’elle présente comme le plus pauvre de France.

« Regardez autour de vous », lui lance une habitante en montrant les tours délabrées, les commerces abandonnés et la médiathèque fermées depuis des mois pour raison de sécurité, c’est comme si nous ne faisions pas parti de Nîmes, dont le centre-ville propret et ses célèbres arènes ne sont pourtant qu’a dix minutes en voiture.

Ici 70% de ses habitants vivent sous le seuil de pauvreté. Ici les seuls notables sont les trafiquants de drogues, et leurs clients qui passent.

« Aux heures de pointe, c’est une voiture toutes les 25 secondes », lui raconte un autre habitant. Jeunes des beaux quartiers, petites nanas en talon qui viennent chercher leur gramme de coke avant d’aller en boite. Certains assurent avoir déjà reconnus les profs de leurs propres enfants.

Reportage à lire ce matin dans le Parisien aujourd’hui en France.

 

On regagne maintenant les beaux quartiers.

À 10 minutes en voiture de Pissevin donc, ces quartiers où on lit le Midi libre.

À la une ce matin, c’est le coup de Massue et il ne s’agit pas de la violence de trafiquants mais celle du percepteur.  Parce que les propriétaires reçoivent à partir d’aujourd’hui leur avis d’imposition de taxe foncière et l’augmentation sera pour beaucoup majuscule, écrit le journal.

Et le midi libre n’est pas le seul à faire ses comptes.  Dans toute la presse régionale vous trouverez des tableaux ville par ville avec des plus 4, plus 7% et plus 11%.

« Petit joueur », semble leurs dirent les Echos ce matin depuis son siège parisien. Parce que le champion de France de la hausse et bien c’est notre belle capitale + 51,9%.

« On peine à comprendre ce qui justifie de tels coup de balancier, sinon la mauvaise gestion des finances », écrit Jean Francis Pécresse dans son éditorial.

Les propriétaires qui se sont endettés pour des années écrit-il, non pas vocation à faire les fins de mois de municipalités aux administrations pléthoriques s’abstenant de toutes effort des finances publiques.

 

Fiscalité et sécurité, est-ce qu’il en sera question aujourd’hui entre le président de la République et les chefs de partis ?

On n’en sait rien ! En fait vos journaux n’attendent pas grand-chose de cette grande réunion sans micro ni caméra à St Denis cette après-midi.

L’Humanité n’y voit qu’une initiative d’ampleur médiatique,  Un coup de com quoi !

« Les dirigeants de la Nupe iront en trainant des pieds mais passeront une tête », écrit un rien désabusé Libération.

À la une du Figaro, Yves Thréard n’y voit pour sa part qu’une « illusion démocratique ».

« Dans un pays éruptif comme la France, où l’aptitude au dialogue est relative, où la culture de l’opposition est supérieure à l’esprit de coopération, où chaque parti voit midi à sa porte », énumère l’éditorialiste.

« Ce type de tentative est moins reçues comme des signes de bonne volonté que comme des entreprises suspectes pour….  Noyer le poisson ! »

On termine en flexant.

Flexer c’est un nouveau verbe. Et il fait fureur parmi les employés d’Accenture, raconte Margarita Nasi dans le Monde. Ça veut dire ne pas se rendre à son travail un jour par semaine c’est vous qui décidez et vous gardez l’intégralité de votre salaire.

Le Monde consacre une grande enquête à cette sorte de semaine de quatre jours à la carte, une méthode adoptée par ce grand groupe pour appâter les jeunes diplômés…

Dit comme ça cela peut paraitre anecdotique. Vous pensez peut-être que c’est un truc réservé à quelques entreprises dans le vent, mais ne croyez pas cela.

« En position de force en raison de la pénurie de talents, les jeunes exigent désormais une liberté totale dans leurs modalités de travail » explique au journal, la directrice carrière et prospective à l’Edehc. Elle y voit une révolution sociétale, façon Mai 68.