Des larmes de colère et de crocodile, l'IVG qui s'éloigne de la Constitution et pourquoi il vaut mieux rester couché aujourd'hui

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Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, la colère des agriculteurs, le drame de l'Ariège et L'IVG qui semble s'éloigner de la Constitution.

Des larmes de colère

D’Est en Ouest la presse régionale témoigne ce matin de ce mouvement paysan qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Depuis Mulhouse, le quotidien l’Alsace annonce que « la Fronde gagne la région ». « Au tour des Bretons », s’exclame aussi le télégramme en gros titre.

Mais c’est vers l’Ariège que se tourne tous les regards ce matin : « Tués sur un barrage agricole », annonce sobrement la Dépêche du Midi. Dans ses colonnes Frédéric Abéla raconte le drame : « Il est environ 5H40 lorsqu’une BMW bleue fonce sur cette portion de 2X2 voies non éclairée. Malgré les plots et le barrièrage mis en place 3Km en amont, le véhicule se fraye un passage et poursuit sa route il heurte à vive allure un mur de bottes de pailles. Le choc est extrêmement violent, derrière se trouve Alexandra Sonac et sa famille ».

Bilan deux morts.

Trois personnes étaient dans la voiture. De nationalité arménienne, inconnues des services de polices, ils faisaient l’objet d’une obligation de quitter le territoire français.

Dans le midi Libre, Olivier Biscaye a beau se convaincre que cette affaire interdit la moindre récupération politicienne, « il y a là un cocktail hautement Inflammable », souligne Franck Buchy dans les dernières nouvelles d’Alsace. « Il s’agit d’un Effroyable concours de circonstances, écrit-il, mais « les partisans de la préférence nationale y verront le symbole d’un pays touché en plein cœur par l’immigration illégale et le laxisme du pouvoir ».

Larmes de crocodiles

Pour l’heure en tous cas le gouvernement semble marcher sur des œufs. « Si on va contre les agriculteurs on est mort » résume un porte-parole Renaissance. « Il faut être très précautionneux et montrer qu’on privilégie le dialogue à la force ». 

C’est la stratégie de la majorité, explique Dinah Cohen dans l’Opinion, surtout ne pas apparaitre aux yeux des agriculteurs comme le camp ennemi.

D’ailleurs Gérald Darmanin ne bouge pas et les écologistes, qui l’ont connu plus virulent à l’égard de leurs activistes, dénonce un » deux poids deux mesure ».

Qu’importe !

Oui qu’importe et même au contraire car la stratégie d’Attal c’est de charger les écolos affirme Cécile Cornudet des Echos : leurs manifs anti bassine et leurs larmes de crocodile quand il se disent solidaires des agriculteurs.

À la Une du Figaro, Vincent Trémollet de Villers lui aussi casse du vert : « Cet urbain méprisant, promoteur de viande de synthèse et de tracteur électrique. Il considère le paysan comme un pollueur, un voleur d’eau et une brute qui maltraite les bêtes ».

« S’il est habile -poursuit-il-, Gabriel Attal parviendra à contenir la grogne avant qu’elle ne tourne en jacquerie. Mais il faut faire vite et fort car le pays profond est derrière ses agriculteurs -explique-t-il en substance-. Des Français qui ont quitté les champs depuis des générations mais veulent que continue la trinité de Braudel : Pays, Paysans, Paysages ».

Aujourd’hui ça ne passe pas 

Cela devait être un bon coup politique d’Emmanuel Macron et une promenade de santé législative. L’inscription de l’IVG dans la constitution devait constituer la preuve que l’exécutif est capable de trouver de large majorité. En fait, la balade pourrait bien se transformer en chemin de Croix.

« L’IVG dans la constitution fera face à l’opposition de la Droite », se réjouit d’ailleurs La Croix. 

Toute la presse a entendu la petite phrase de Gérard Larcher pour qui la constitution ne doit pas être pas un catalogue de droits sociaux et sociétaux. Or l’accord de la chambre haute est absolument indispensable.

Dans le Figaro, Willy Bordas raconte que la présidente du groupe écologiste à l’assemblée se dit prêt à faire des concession pour que le texte passe. Mais au Sénat ni Bruno Retailleau, ni Hervé Marseille n’y sont favorable. Dans le Parisien Roger Karoutchi pilier et fin connaisseur du groupe LR est sans ambiguïté : « Aujourd’hui Ça ne passe pas ».

« Je veux mourir »

Après l’IVG, la fin de vie… Le Parisien Aujourd’hui en France s’est procuré le compte rendu de l’interrogatoire de gendarmerie. Interrogé sur sa relation avec Hiromi Rollin, Delon confirme qu’elle était plus que sa dame de compagnie qu’il y avait une forme d’amour, et que celle-ci cherchait absolument à se faire épouser.

Mais ce que dit surtout Delon, c’est qu’il veut mourir. « la vie est fini », nous déclare le Samouraï.

Mais plutôt que le repos éternel je vous invite à un petit somme pour finir, entrainé par Gaspard Koenig qui, dans les Echos fait cet éloge du roupillon.  « Le nouveau premier ministre, lit-on sous la plume de ses Thuriféraires est un bourreau de travail capable d’enchaîner les nuits blanches -Ecrit-il-. Cette information laissant entendre qu’il est à sa tache en permanence est censé nous rassurer mais elle est en fait très inquiétante. Dans ses essais rappelle-t-il Montaigne consacre de nombreux chapitres aux vertus du sommeil. Il en recommande 8 à 9h par nuit. L’esprit est ainsi reposé, frais, vif, joyeux. Il sait mettre le bruit de l’information à distance.  Au contraire, l’homme fatigué, drogué au café est irascible brouillon et velléitaire. En fait, dormir c’est gagner du temps…

Bref « dormez bien Monsieur Attal ! »