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Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce vendredi, il s'intéresse à l'invention de la société Finx, un moteur de bateau électrique, sans hélice et made in France.

Ce matin, vous nous présentez un moteur de bateau électrique, sans hélice et made in France
La jeune société derrière cette technologie de rupture s'appelle Finx, rupture parce qu’elle change la donne, cette entreprise est installée dans le 20e arrondissement de Paris. Son rêve : remplacer les bonnes vieilles hélices des bateaux à moteur thermique par une membrane qui ondule. La personnalité derrière cette innovation s’appelle Harold Guillemin. Depuis 4 ans, cet ingénieur de 31 ans met tout en oeuvre pour mettre en pratique cette idée coûteuse en recherche fondamentale.
Au printemps dernier, enfin, FINX a lancé l’industrialisation en série de son premier moteur électrique pour bateaux, un modeste 2kW ou 5CV à destination  des embarcations de moins de 3 tonnes, voiliers de plaisance, bateaux sans permis, sans oublier les écoles de voile, etc.
En quoi consiste cette innovation ?  
Ce n’est pas du côté de l'électrique qu’il faut regarder, mais de l’ondulatoire. FinX a tout simplement créé le premier moteur de bateau à nageoire, électrique, et sans hélice  au monde. L’hélice qui tourne est remplacée par une sorte de nageoire ou de frisbee en élastomère. Pour vous donner une image, ce moteur reproduit le mouvement de la méduse qui ondule à haute fréquence et faible amplitude. Harold Guillemin se sert en fait une technologie développée par son papa, un système de propulsion de fluide par membrane ondulante utilisé dans des pompes industrielles.
L’avantage de ce moteur de bateau du troisième type : pas d’hélices s’emmêlant dans les algues, c’est robuste, pas de risque de blesser les poissons ou les humains, on peut se baigner à côté, c’est silencieux,  et c’est du 100% électrique. L’autonomie annoncée est de 8 heures à bas régime (2,7 nœuds, 5 km/h) et d’une heure à vitesse maximale (6 nœuds, 10 km/h).
Pour le moment, Finx a vendu une centaine de ses moteurs, jusqu'en Nouvelle Zélande. Un deuxième moteur est en projet. Cette fois, la puissance passe de 5 à 150CV. 150 CV, c’est la puissance la plus répandue dans le monde du nautisme côté moteurs : navettes fluviales, chantiers navals, bateaux de travail, etc. Et Harold Guillemain est persuadé que son moteur peut aller jusqu' à 1 000 chevaux.
Est-ce que ce moteur répond à des critères de durabilité ?
Il y a beaucoup moins de pièces, le moteur est largement simplifié, électricité oblige. Il est aussi fabriqué en aluminium recyclable, la batterie contient du lithium fer phosphate qui est à ce jour la moins nocive. En interne, ils ont une équipe qui travaille sur ces sujets de RSE. Cela permet de travailler ces questions en amont de la production, des le prototype, on gagne du temps.
Finx travaille à une nouvelle levée de fonds, pour produire 800 exemplaires de moteur cette année, 5 000 d’ici 2025 et 10 000 moteurs livrés dans le monde en 2026.