Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce lundi 19 février, il revient sur la start-up Molluscan Eye qui mesure la qualité des eaux grâce à l'état de santé des animaux marins.
C'est l'heure des Initiatives Positives de Jean Zeid, la chronique des innovations au quotidien. Jean, bonjour.
Ce matin, on s'intéresse à la qualité des eaux et aux huîtres.
Vous vous souvenez j’en suis sur de ces fêtes de fin d'année marquées par des interdictions de vente d'huîtres pour raisons sanitaires et de nombreux ostréiculteurs ont souffert de cette situation. Le problème, c’est que le contrôle de la qualité des eaux se fait à un instant T, et non en temps réel.
C’est justement l’idée d’une start up, Molluscan Eye, créée en 2023 et installée à Bordeaux et pour étudier la qualité de l’eau, salée ou douce, elle a choisi des mollusques connectés
Expliquez-nous le procédé étonnant de cette société.
Il faut préciser que la technologie déployée a été élaborée après des années de recherche en collaboration avec des ingénieurs électroniciens, technologie qui mesure en réalité l’état de santé des animaux et non directement la qualité de l’eau.
Pour fonctionner, Molluscan-eye se repose sur la valvométrie haute fréquence non invasive, développée en 2006 à l’université de Bordeaux.
Elle permet d’étudier H24 la manière dont le mollusque vit en plaçant des mini-électrodes sur ses valves pour enregistrer ses déplacements et son stress.
Dans les faits, les ouvertures et fermetures des mollusques sont régies par les horaires de marée. Quand la qualité de l'eau est altérée, ce rythme est perturbé. Une carte électronique immergée récupère les données et les données sont traitées par une intelligence artificielle pour identifier des comportements significatifs.Les mollusques agissent anormalement. Et Molluscan-eye peut donner l’alerte.
Que mesure la détection de ce stress dans l’eau ?
Selon Molluscan-eye, cette valvométrie connectée peut détecter rapidement les pollutions silencieuses, celles qui ne se voient pas encore et peuvent s'amplifier et avoir des conséquences coûteuses. Cela peut aller de la pollution industrielle ou des signes de pathologies et donc un risque d'intoxication alimentaire pour les humains. Chaque jour, un bilan de la qualité du milieu aquatique est dressé. Ce bilan est fourni sous la forme d'émoticones colorées et de courbes de tendance afin de percevoir d'un simple coup d'œil l'état de la qualité de l'eau.
Quels sont les avantages de ce système ?
Une analyse quasi en temps réel à un coût faible et une maintenance réduite, le tout donnant des résultats très précis. Le défaut, c’est qu’il s’agit d’un système d’alerte et donc aucune information sur la nature ou la concentration d’un polluant par exemple.
Plus de 90 valvomètres ont déjà été installés à travers le monde.
