Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce vendredi, il revient sur la volonté de la SNCF de collecter et recycler les tonnes de vêtements professionnels usagés qu’elle produit.
Ce vendredi matin, la SNCF se met au recyclage.
Oui, la SNCF qui reproche souvent aux journalistes de ne parler que des trains qui sont en retard, et bien pour changer, on va parler de la SNCF qui arrive à l’heure du recyclage et même en avance avec ses 25 000 agents équipés de tenues professionnelles qu’ils appellent les « tenues image ». Ça va des chemises, aux tee-shirts, polos, pulls, gilets, vestes, parkas, écharpes, coiffes, etc. Et cela représente environ 250 000 pièces usagées à changer chaque année. En 2022, cela représente 23
tonnes de vêtements professionnels utilisés.
Ce qu’il faut préciser, c’est que ce n’est pas nouveau à la SNCF.
Non, depuis 2015,la SNCF souhaite collecter et recycler les tonnes de vêtements professionnels usagés qu’elle produit. En 2016, elle avait même initié le projet Frivep avec pour objectif l'expérimentation d'un projet de filière de recyclage des vêtements professionnels.
Et bien on y est, on parle bien en 2024 d’un d’un processus complet de recyclage.
Après plusieurs années de travaux et de recherche et développement, deux usines automatisées sont désormais chargées de ce travail : Nouvelles Fibres Textiles pour le tri et le délissage automatisés des textiles en Rhône Alpes et Mapea à Lyon, qui est là pour produire les matières premières pour la plasturgie. La plasturgie, c’est tout simplement l’ensemble des technique pour transformer les matières plastiques en isolant, en tableau de bord, et pourquoi en vêtements…
En tout cas, ces deux usines permettent à la SNCF la mise en place un process industriel complet à l’échelle nationale et ça va de la collecte, du tri au démantèlement automatisé jusqu’à l’effilochage et la filature ou encore la création de matière première pour notre fameuse plasturgie.
Et c’est une filière 100% française qui ne demande qu’à grandir.
Exactement. Savoir-faire français et soutien aux emplois et à l'économie locale...Le projet SNCF est même soutenu par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (l’ADEME). Elle a au passage crée 1500 emplois directs et indirects créés grâce à cette filière, et 140 000 tonnes de CO₂ économisée. Une nouvelle vie pour les tenues professionnelles de la SNCF, qui se transforment ainsi en nouvelles confections, en matériaux isolants ou encore en matière première plastique, et vous avez raison, cela va bien au-delà de la SNCF. L’usine Nouvelles Fibres Textiles va recycler désormais des vêtement qui étaient jusque-là envoyés à l'étranger pour être transformés. Et ses dirigeants espèrent bien passer à la vitesse industrielle dès l’an prochain. C’est une véritable filière qui est en train de se créer ici, et elle est bien à l’heure.
