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Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce lundi, il s'intéresse à une start-up française qui développe des technologies innovantes pour économiser les métaux précieux.

Ce lundi matin, zoom sur une société qui économise l’or.

Son nom Daumet, une start-up française qui développe des technologies innovantes pour économiser les métaux précieux. Elle a été fondée en 2016 et elle se positionne entre recherche technologique et luxe à la française.

Ce n’est pas juste de la com puisque le CNRS soutient cette start up. 

Il faut que derrière Daumet, il y a un certain Cyrile Deranlot, ancien chercheur en physique. Il y a quelques  années au CRNS, il travaille avec Albert Fert, prix Nobel de Physique 2007, sur des composants électroniques pouvant aller plus vite, mais consommant toujours moins d'énergie. Ils ont alors l'idée de mélanger de l’or avec le tungstène. Le tungstène, c’est un métal jumeau de l’or mais beaucoup moins onéreux, plus résistant et en prime respectueux de la planète. Cet alliage devient une technologie brevetée

En 2016, Cyrile Deranlot fonde Daumet et investit le monde du luxe avec ce nouvel alliage d’or et de tungstène baptisée le SpinD Gold, un or 18 carats le plus blanc au monde.

Et ce n’est pas la seule innovation de cette société.

En poussant plus loin leurs recherches autour de l’or et du tungstène, Daumet a inventé une nouvelle manière de réaliser des dorures de matières comme le cuir, le textile et même la plume, un procédé qui n'abîme pas la matière quand on dépose l’or. Le secret, cet l’or a été transformé en vapeur. Un nouveau savoir-faire que Daumet a proposé aux grandes maisons du luxe.

Ça a tout de suite marché ? 

Non, Cyrile Deranlot a passé sept ans à travailler en autofinancement et en solo, un auto entrepreneur. Aujourd'hui, ses partenaires s’appellent LVMH, Hermès, ou Kering.

Comment ces innovations permettent de décarboner l’or ? 

Côté pollution, l’exploitation minière de l’or ne brille pas par ses rejet d’agents chimiques, sa consommation d’eau, son extraction de ressources critiques. Bref, c’est une industrie très polluante. Comme Daumet permet de substituer des matériaux rares utilisés dans la joaillerie par du tungstène qui est un million de fois plus abondant, moins polluant car il n’a pas besoin de bain chimique, moins gourmand en énergie. De quoi économiser 100 tonnes d’or par an selon Cyrile Deranlot qi s’approvisionne également de plus en plus en en or recyclé.

La semaine dernière, Daumet a réalisé une levée de fonds de 1,2 M€ afin de multiplier par dix sa capacité de production pour le secteur du luxe.