Chaque matin, Jean Zeid livre ce qu’il se fait de mieux en matière d'innovation. Ce jeudi, il s'intéresse au Centre de simulation environnementale et neurosensorielle, au CHU de Toulouse, un centre d’urgence unique au monde
Ce jeudi matin, on part dans un centre d’urgence unique au monde.
Unique au monde parce que c’est à la fois un simulateur hors normes et un centre de formation. Direction Toulouse, pour voir ce centre qui simule quoi ? Et bien toutes les catastrophes possibles et imaginables dans le but d’entraîner les personnels dédiés aux situations d’urgence. Et il a un petit nom : le SENS : Le centre de simulation environnementale et neurosensorielle (SENS), bâtiment ultra-moderne de plus de 300 m², situé au CHU de Toulouse sur le site de Purpan. Il a été inauguré il y a une dizaine de jours.
Quel type de catastrophe y sont simulées ?
La liste est longue et fait quand même un peu froid dans le dos : météo, bruits, lumières, odeurs : tout est reproductible dans une pièce spécialement dédiée de 150m². Le centre est d’ailleurs équipé d’une bibliothèque d’environnements. Le but : pouvoir proposer tous types de scénarios adaptés aux formations. Cela peut se passer en ville, à la campagne, dans une usine, de jour ou de nuit, en intérieur comme en extérieur. Les sons et les climats peuvent être reproduits, ça peut aller de -5 à +30°C avec de la neige, de la pluie jusqu’à 100mm/h, du vent jusqu’à 50 km/h. On peut créer des vibrations par infrasons pour simuler un tremblement de terre, une explosion, un effet de blast. Côté odeurs, on peut ajouter un effet produits toxiques ou du soufre voire pire, mais comme il est tôt, je vais vous épargner la liste… Et dans ce décor apocalyptique, on peut également installer du matériel de simulation comme des épaves de voiture ou des cabines d’hélicoptère. Un scénario comme l’explosion d’une cuve de pesticides touchant des victimes et menaçant de contaminer les équipes de secours sur place peut très bien être proposé.
Comment est né un tel centre ?
Le projet est né des crises récentes auxquelles les professionnel du CHU de Toulouse ont dû faire face, catastrophe industrielle comme AZF, le terrorisme, etc. La pandémie de COVID a également mis en évidence un manque concernant les professionnels de santé, un manque dans leur suivi en cas de stress post-traumatique. Au-delà de la formation proposée dans ce simulateur impressionnant, la formation porte aussi sur la prévention de ce stress post-traumatiques en permettant une anticipation et la mise en place de mécanismes de défense chez les professionnels qui seront peut être, on ne l’espère, exposés à ce type de catastrophe, des professionnels qui seraient mieux à même d’accompagner les victimes par conséquent. Un centre qui qui pourrait à terme accueillir des personnels d’urgence de toute la France pour s’entraîner à Toulouse, en condition du réel. En France et audelà.
Le centre a également une vocation scientifique avec le développement de protocoles de recherche pour les universitaires, des projets de recherches seront menés au Sens de Toulouse.
