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Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.

"Un train de vie à part". C'est ainsi que le quotidien le Monde qualifiait, vendredi, les notes de frais du gouverneur de la banque de France, François Villeroy de Galhau.

Dans un article intitulé "Hôtels de luxe et vols en classe affaires : les notes de frais du gouverneur de la Banque de France en question" . On s'attend a du lourd. On sera déçu, autant vous le dire.

On apprend que FVdeG a dépensé, en 2023, 50700€ pour des déplacements professionnels, hébergement et repas. Le Monde rappelle que le gouverneur de la Banque de France qualifie la dette publique de "bombe a retardement pour les générations futures" et persifle: "il semble moins préoccupé par la dégradation des finances publiques au moment de régler ses propres dépenses professionnelles".

Mais au fond, qu'est ce qu'on lui reproche ?

36 nuits hors de chez lui pour 10510€, soit une moyenne de 300 euros par nuit, "selon l'analyse détaillée a laquelle nous avons eu accès", explique le Monde. Le problème, c'est que le quotidien dit ce qui l'arrange. Il omet les nuitées peu chères à 88 ou 140 euros, et relaie le prix pharaonique d'une nuit a 1100 euros en Inde (imposée par la G20) ou une nuit a plus de 300 euros a Marseille (les prix flambaient en pleine coupe du monde de rugby, mais ce n'est pas pour ça que FvdG était la). Une fois qu'on a bien regardé le détail... Il n'y a vraiment pas de quoi fouetter un chat. 

Et pour les trajets ?

Le Monde reproche au Gouverneur de la Banque de France de ne pas voyager en classe économique quand il prend l'avion, mais en classe affaire. FVdG le justifie par le fait qu'il travaille même dans l'avion et que c'est difficile en classe économique. Ces reproches sont effectivement ridicules, vu qu'il privilégie le train dès qu'il le peut. Ce que le quotidien est d'ailleurs forcé de reconnaître.

L'article du Monde s'est transformé en piège pour lui même.

Oui, parce que FVdeG a demandé et obtenu un droit de réponse, désormais attaché à l'article sur le site Internet. La lecture vaut le coup. Il  justifie tout, point par point et s'étonne des sélections faites dans les informations. La réponse éclaire l'article d'une lumière peu glorieuse et le fait apparaître pour ce qu'il est, une charge sans objet, qui fait de la mouse avec rien. Et qui d'ailleurs a fait pschitt. Le scandale n'en est pas un. 

FVdG est sur la route une bonne partie de l'année. N'importe quel cadre d'entreprise qui voyage autant, même pas dans le luxe, affiche des notes de frais bien supérieures auw siennes. 

Le fin mot de l'histoire ?

François Villeroy de Galhau a fait baisser les dépenses de la Banque de France de 15% depuis son arrivée en 2015. Peu de hauts-fonctionnaires peuvent en dire autant. "Au prix d'un climat social dégradé", se plaint le Monde , décidément jamais content. 

Tout ça ressemble a un règlement de compte d'un syndicat pas heureux du régime un peu plus sec, qui a trouvé une oreille attentive. 

Dans les faits, il n'y a rien à reprocher a FVdG. Il n'enfreint aucune règle;  il paraît même très raisonnable dès qu'il peut faire baisser la note. 

Pas de bol. Le scoop démago tombe a côté pour toutes le personnes un peu raisonnables. Pour les autres, c'est plus grave ; il alimente le populisme a peu de frais-c'est vraiment le cas de le dire.