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Le toit du monde face au tourisme de masse

Voyage en absurdie

23 mai 2023

Episode - 00 minutes - Société

Ecoutez l'intégrale

Dimitri Pavlenko avec Virginie Efira et Marlène Schiappa

Dimitri Pavlenko

  Audio -   23 mai 2023 

  Audio -   23 mai 2023 

Description de l'épisode

Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.


Tourisme de masse à plus de 8.000 mètres d’altitude, dans l’Himalaya. La saison 2023 de l’Ascension de l’Everest vient de débuter. Elle durera jusqu’à fin juin. Dans ce qui s’annonce comme une année d’affluence, on a commencé à compter les morts.

Six morts la semaine passée sur les pentes de l’Everest, deux autres dimanche. Depuis le début de la saison, 11 personnes ont laissé la vie sur les pentes de la montagne, deux ont disparues. Une saison qui s’annonce donc noire. En moyenne, ce sont cinq personnes qui meurent chaque année en tentant l’ascension. 

Est-ce que ce décompte macabre est une conséquence de la fréquentation toujours plus importante des pentes de l’Everest ?

Mais c’est un chiffre en trompe-l'œil. Ça mérite d’être décortiqué.

Ce qui est sûr, c’est que de plus en plus d’alpinistes se lancent sur les sommets de l’Himalaya et particulièrement sur l’Everest, le plus haut. Il y a des statistiques : Entre 1990 et 2005, en 15 ans, donc, plus de 2 200 alpinistes ont tenté pour la première fois d'atteindre le point culminant. Pour les quinze années suivantes, de 2006 à 2019, ils étaient plus de 3 600. 64% de fréquentation en plus.

Cette année, le Népal a émis 466 permis, ce qui est un record (et ce n’est pas fini). Avec les guides, cela signifie que 900 personnes au moins vont tenter l’ascension.

Mais en moyenne, sur les 30 dernières années, le taux de mortalité est assez stable, entre 1 et 2%. L’augmentation du nombre de morts est proportionnelle au nombre de grimpeurs, il n’y a pas de surmortalité.

De quoi meurt-on sur l’Everest ?

Entre 1990 et 2019, 119 personnes ont péri en gravissant l'Everest au printemps. Les deux tiers à cause de maladies (mal aigu des montagnes , épuisement, engelures…), environ 25 % à cause de chutes et 5% à cause d'avalanches , d'effondrement de pierres. Et il y a là une alerte : Les guides constatent que le changement climatique change la physionomie de la montagne, fait s’élargir les crevasses, crée des zones plus instables et surtout, rend la météo encore plus imprévisible, avec des hivers doux, d’autres au contraire plus froids, et tous les repères sont bouleversés. C’est une source d’accidents. Finalement plus que l’inexpérience, qui est souvent pointée du doigt.

Reste que la surfréquentation du lieu est un problème.

Chaque année, les mêmes images :les cohortes de grimpeurs à la queue leuleu. Les mêmes reportages sur les décharges à ciel ouvert en altitude, les mêmes critiques sur le marché qu’est devenu l’Everest, avec des alpinistes amateurs suraccompagnés par des entreprises touristiques qui leur mâchent la grimpette. Les sommets de la grande solitude sont devenus des autoroutes et l’aventure, un disneyland des sommets. On est loi, bien loin d’Edmund Hilary et Tensing Norgay.

Le Népal, qui distribue la plupart des permis pour l’ascension envisage régulièrement de fermer le robinet, de restreindre l’ascension aux alpinistes qui ont déjà une autre expérience sur un autre sommet himalayen, pour éviter que la montagne instable piège des groupes entiers.

Il y a toujours renoncé, car il y a toute une économie derrière : des sociétés de tourisme, des sherpas, des habitants et puis... des devises pour le pays. Le permis pour l’Everest coûte l’équivalent de 12000 euros.

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