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Chaque jour, Axel de Tarlé fait un point sur l'économie. Mercredi, il revient sur le fonds d'investissement dont l'Allemagne veut se doter pour protéger ses entreprises aux appétits chinois.

L'Allemagne veut se doter d'un fond d'État pour protéger ses entreprises des appétits Chinois. Berlin se rallie alors au "patriotisme économique", si cher à l'ancien ministre du Redresse productif français Arnaud Montebourg.

L'Allemagne a été traumatisé par le rachat, en 2016, de son entreprise vedette de Robot, Kuka, par les Chinois. Alors ils se disent que s'ils ne font rien, demain, tous leurs fleurons deviendront Chinois : Siemens, ThyssenKrup... Car les Chinois ont un plan, - "Made In China - 2025" - selon lequel ils veulent devenir leader dans dix technologies clés d'ici 2025.

Pour cela, rien de plus facile que de racheter, en Bourse, des entreprises allemandes. donc avec ce fond public, Berlin serait en mesure de racheter temporairement les entreprises ciblées, de préempter des rachats, ce qui est une nouvelle doctrine. Avant, les Allemands étaient adepte du "laisser faire", estimant que la meilleure protection c'était l'excellence. Mais face au rouleau compresseur chinois, ils sont devenus plus dirigistes.

Les entreprises françaises sont elles aussi menacées. Mais les Chinois voient plus la France comme le pays du tourisme et du savoir-vivre. Donc, ils s'intéressent à nos entreprises de tourisme et de luxe. Le ClubMed a, par exemple, été racheté par des Chinois. Ils sont entrés au capital d'Accor et ont racheté Baccarat. En France, on a listé toute une série de secteurs stratégiques, protégés - comme la défense, le spatial, l'intelligence artificielle, les semi-conducteurs.

Mais si demain, les Chinois lancent une OPA sur Accor (champion français de l'hôtellerie), ce sera un choc terrible, et on sera bien démuni.