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La crise financière qui se profile porte en son sein deux risques : le protectionnisme et la guerre des monnaies.

La bourse a encore perdu -4,05% à 4.896 points.

La chute est générale : Francfort -2,93%, Londres -2,39%, Milan -5,63% et New York est à -2%.

Après une petite accalmie hier qu’est ce qui a motivé ce retour dans le toboggan ?

Ce matin, la dégringolade est d’abord explicable par le discours inquiet de la patronne de la Réserve fédérale hier soir. Elle est anxieuse de l’état de l’économie mondiale. Ensuite, la banque de Suède a décidé de s’enfoncer encore dans le domaine des taux négatifs. Cela montre aux investisseurs que les politiques monétaires sont à bout de souffle. Sept ans après la crise financière des subprimes, l’économie mondiale n’a pas retrouvé une croissance durable et solide. Au contraire, la crainte d’une crise est palpable. Les marchés constatent que face à un retour de la récession, les autorités n’ont plus de munitions. Les politiques monétaires de relance sont à bout. Pour tenter de relancer les économies et calmer les marchés, les banques centrales doivent inventer des mesures de plus en plus compliquées, mais périlleuses. En un mot : hétérodoxes. Le jeu est risqué car on s’aventure en territoire inconnu.

Qu’est-ce qu’un taux négatif ?

La banque centrale de Suède taxe à 0,5% les dépôts que les banques sont obligées de placer chez elle en dépôt obligatoire de garantie. La banque de Suède, la plus vieille du monde, est aussi la plus décidée par ce virage hétérodoxe. Mais d’autres se sont aussi engouffrées dans cette voie, la banque du Japon et la banque centrale européenne devraient encore renforcer cette politique de taux négatifs. Le but est de décourager les financiers de trop emprunter à ces banques centrales. Ça devrait couper un peu l’herbe sous le pied de la spéculation. Toutefois, cela a deux conséquences annexes. La première est de réduire les profits des banques ce qui provoque leur dégringolade en bourse, comme la Socgen qui perd 10%. La seconde rend la monnaie du pays à taux négatif très peu attractive : cela s’apparente donc à une dévaluation.

Est-ce le retour d’une guerre des monnaies ?

Deux dangers coexistent dans la crise : la poussée protectionniste et la guerre des monnaies. Les banques centrales sont à bout, elles le disent, qu’elles ont fait leur travail mais que c’est aux gouvernements de faire les réformes nécessaires pour faire repartir la croissance, réformes structurelles. Hélas, la volonté de réformes n’est pas ce qui caractérise les gouvernements, ni en Europe, ni dans les pays émergents, ni non plus aux Etats-Unis, s’il on en croit les derniers soubresauts de la campagne présidentielle.