Le journal de l'éco, Eric Le Boucher 13.01.2016 1280x640 2:55
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Les ex-salariés de l’usine Goodyear d’Amiens-Nord qui avaient séquestré deux cadres ont été condamnés à de la prison.

Le fait du jour : Les ex-salariés de l’usine Goodyear d’Amiens-Nord qui avaient séquestré deux cadres ont été condamnés à de la prison. C’est un jugement inédit.

Huit ex-salariés de l’usine Goodyear d’Amiens-Nord ont été condamnés mardi pour avoir séquestré pendant 30 heures deux cadres dirigeants de l’entreprise. Ils écopent de 24 mois de prison dont 15 avec sursis.
Ce jugement risque d’éloigner encore un peu plus le gouvernement socialiste de sa base ouvrière.
C‘est une décision totalement inédite. Entre séquestrations, dégradations, diffamation ou menaces de faire sauter les usines, les conflits sociaux ont souvent été spectaculaires ces dernières années, mais ils ont engendré peu de poursuites judiciaires.
Il faut remonter à 1999 pour retrouver une condamnation avec sursis à l’encontre de deux manifestants pour avoir retenu, deux ans plus tôt, le directeur de l’entreprise de chaussures Myrys à Limoux (Aude).

Si le gouvernement aura beau jeu de faire valoir l’indépendance de la justice à l’égard du pouvoir politique. Mais les deux cadres avaient retiré leur plainte, c’est le parquet, dépendant du ministère de la Justice, qui a décidé de poursuivre. Tous les prévenus avaient évoqué "un coup de colère" face à une direction qui "n’apportait aucune réponse" à la "détresse sociale" dans laquelle se trouvaient les salariés de cette entreprise de 1.143 salariés, fermée quelques jours après.

Ce jugement provoque de vives critiques à gauche.

La CGT Goodyear Amiens-Nord a fustigé, dans un communiqué, ce "jugement inacceptable", qui "est l’arme avec laquelle Hollande, Valls, Taubira et l’ensemble du gouvernement ont décidé d’intimider tous les salariés qui se battent pour leur droit et leurs emplois".

Pour la fédération du Parti socialiste de la Somme ces salariés "se sont battus dignement pour défendre leur outil de travail et les emplois". "Très choqué", le député PS du Cher Yann Galut