Chaque jour, David Abiker scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.
Vous avez pris des fessées vous ? Vous en avez données ? Ce matin, la fessée fait la Une des journaux mais avec des titres qui claquent et sonnent comme une mauvaise habitude. La voix du Nord, fessées punitions, le coup d’arrêt . L’Union , la fessée prend une claque. Et le Parisien-Aujourd’hui en France semble douter qu’on puisse y renoncer "La fessée est-ce vraiment fini ?" , ce qui fait dire à Michel Klekowicki dans le Républicain Lorrain : "La France a passé son gilet jaune, l’alerte rouge menace en Ukraine et de quoi vont parler les députés aujourd’hui à l’Assemblée nationale ? D’un sujet d’une extrême gravité avec lequel on ne badine pas : la fessée ". Et s’il existait justement un lien entre cet attachement à la fessée, l’écologie punitive et le mouvement des "gilets jaunes" ? La crise de la négociation peut-être, alimenté par ce sentiment des "gilets jaunes" de prendre une raclée fiscale. Bref, la fin de la fessée c’est une invitation au dialogue, à l’écoute, à la patience. Sauf qu’aujourd’hui ça peut se traduire par des coups de pied aux fesses dans les sondages d’opinion qui annonce parfois des déculottées aux élections.
Rapport de force en Une de l’Express
Avec ce titre France contre France. Et l’interview du Géographe Christophe Guilluy qui met en lumière une inversion de ce rapport de force entre les élites et le peuple des "gilets jaunes" : "La France populaire a fini par imposer son diagnostic aux gagnants de la mondialisation" . Et un peu plus loin, Guilluy montre en substance qu’il existe une guerre de représentation du mouvement, comme si certains voulaient l’infantiliser "on décrit en gros des cul terreux, un peu con et racistes qui n’ont d’autre ambition que de polluer". Évidemment, on se trompe. Tant qu’on verra les "gilets jaunes" comme des enfants en colère on n’y arrivera pas, dit-il en substance. Sauf qu’en Une de l’Opinion, Nicolas Beytout se désole de ce qu’il appelle la léonardisation de la politique. En clair, mardi le président prend la parole et cette parole d’autorité est immédiatement contestée et critiquées par des "gilets jaunes" sur toutes les chaînes de télévision. Exactement comme lorsque Léonarda, 15 ans à peine, avait défié l’autorité du président Hollande qui venait de lui proposer des solutions de retour raisonnable. Mais les arguments raisonnables, qui les entend ? Ce matin tous les journaux reviennent sur cette France championne de l’impôt, l’impôt qui pèse plus de 48% du PIB du pays contre 40% en moyenne en Europe. Ils sont moins nombreux les journaux qui comme le Figaro rapportent aujourd’hui l’augmentation du salaire moyen français entre 2005 et 2015, passé de 1904 euros 2250 net d’impôts mais avec cette nuance que la progression n’a pas profité à tous les Français de la même façon. Loin de là.
Souvenirs châtiés de Juppé
L’ancien Premier ministre, devenu l’emblème malgré lui de la rigidité en matière de négociation, évoquait les châtiments corporels de ses maîtres ou encore les coups de martinet à la maison "Je n’ai pas l’impression d’avoir été traumatisé" disait l’ancien Premier ministre longtemps mentor d’Édouard Philippe à qui certains reprochent aujourd’hui dans le Parisien Aujourd’hui en France d’être un peu trop droit dans ses bottes alors qu’il recevra, enfin, les "gilets jaunes" demain .
Les audiences d’Hanouna dopées par les "gilets jaunes"
Il y en a un qui n’a pas attendu pour saisir l’intérêt de les écouter et de leur donner la parole à ces "gilets jaunes", c’est Cyril Hanouna, l’enfant roi, Hanouna ainsi que le surnomme l’Express cette semaine qui lui consacre un portrait pas dénué d’éloges malgré les remontées de bretelles du CSA . Cyril Hanouna dont les "gilets jaunes" dopent l’audience depuis qu’il s’en est fait le porte-voix dans son émission et qu’il les y invite régulièrement. Cyril Hanouna qui a même reçu un brevet de médiation politique du député La République en Marche, Jean-Baptiste Jebbari, qu’il avait invité à dialoguer avec des "gilets jaunes" sur son plateau. "Je l’ai trouvé bon régulateur de la parole, il a su mettre à l’aise les "gilets jaunes" un peu stressé". Hanouna spécialiste du dialogue social qui l’eut cru, à part lui ?
Saucisse de la discorde en Dordogne
Un conflit dont la France a le secret et qui oppose des militants végans de l’association PETA au maire et aux habitant d’Issigeac en Dordogne et que nous rapporte Ouest France. Les militants veulent débaptiser une des ruelles du village médiéval nommée rue de la saucisse en rue de la soycisse du nom des saucisses vegans où la viande est remplacée par du soja. Et là encore, on un malentendu à la Française, une carence de dialogue sociale. La rue de s’appelle pas rue de la saucisse à cause d’une saucisse de porc, mais tout simplement parce qu’il y a bien longtemps, y vivaient une vieille dame qui marchait courbée. On l’appelait la saucisse. Bref, à Issigeac, on joue à se faire mal à coup de saucisses. Certains aiment ça.