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Chaque jour, Eve Roger scrute la presse papier et le web et décrypte l'actualité.

Eve Roger remplace David Abiker du jeudi 4 avril au vendredi 5 avril 2019.

Cacophonie d'abord autour du débat sur les retraites.

Faut-il repousser au-delà de 62 ans l'âge du départ à la retraite ? Le gouvernement s'enfonce dans la confusion, estiment le Figaro et les Échos. Cacophonie aussi dans l'affaire du Lévothyrox, ce médicament contre l’hypothyroïdie dont la nouvelle formule provoque de violents effets indésirables inexpliqués. Selon une étude publiée dans Le Monde, les nouveaux résultats donnent raison aux mécontents. Le nouveau comprimé n'agirait pas de la même façon sur tous les patients, avec des variations beaucoup plus importantes qu'on ne le croyait jusque-là. Cacophonie enfin entre les 12 têtes de liste pour le premier débat des Européennes sur France 2 ce jeudi soir mais les journaux eux-mêmes sont divisés.

Les journalistes n'ont donc pas vu le même débat ce jeudi soir sur France 2.

Le Figaro a jugé l'Émission politique confuse "tout le monde a haussé le ton pour essayer de glisser sa petite phrase" et pour l'éditorialiste Guillaume Tabard "le débat a tenu sa promesse : l'impossibilité d'un échange réel ou approfondi à 12". Mais au contraire, considère le quotidien Aujourd'hui en France, "on craignait le chaos et la cacophonie, on a eu des échanges vifs mais courtois". C'était un débat délicat mais réussi avec des élèves plus ou moins bons, selon le journal. Les mieux notés sont Manon Aubry pour la France Insoumise "pugnace, incisive et piquante", Jordan Bardella du Rassemblement national "un vrai poil à gratter". Moins bien pour François Xavier Bellamy des Républicains jugé "trop sage" ou Nathalie Loiseau de la République en marche "sans relief".

Confusion encore au sujet de l'âge du départ à la retraite.

Ce vendredi matin, tous les journaux le constatent, la cacophonie règne au gouvernement sur cette épineuse question. "Halte au feu ! Ça fait trois semaines que le feuilleton dure", s'exclament les Échos. Stop à ce brouhaha incessant entre l'aile droite du gouvernement, Édouard Philippe en tête qui fait mine d'ouvrir le débat alors qu'officiellement, il est verrouillé par une promesse de campagne d'Emmanuel Macron. L'aile gauche qui ne veut pas en entendre parler et c'est dans le Figaro qu'un poids lourd de la Macronie prévient "si ça arrive, le groupe en Marche à l'Assemblée explose". La promesse de Macron est intenable pourtant, constate l'éditorialiste du Figaro Gaëtan de Capele. On ne peut pas réformer les retraites sans toucher à l'âge légal. Le quotidien fait ce calcul simple : un report d'un an rapporterait environ 10 milliards d'euros soit exactement le montant qu'il faut pour financer la dépendance. Sauf que les Échos le rappellent en Une, huit Français sur dix ne veulent pas qu'on touche aux 62 ans. Eux au moins sont d'accord, c'est déjà ça...

Division maintenant au sujet du retour des djihadistes français sur notre territoire.

C'est une révélation du journal Libération ce vendredi matin. "Tout était prêt", titre le quotidien en Une avec un visage plein cadre d'Emmanuel Macron dans l'ombre. "Tout" c'est une opération de rapatriement de djihadistes français et de leurs familles. L'objectif était de les ramener du Kurdistan syrien pour les juger en France, un plan précis, minutieux et très avancé, raconte Libération. Avec 250 noms, des hommes, des femmes, des enfants et même des numéros de vol pour les deux tiers d'entre eux. Ce plan était encore d'actualité le 6 mars dernier, révèle Libération. Il y a seulement un mois et pourtant, il a été bloqué in extremis. Là encore, parce qu'il n'y avait pas de consensus. "Un vif débat a divisé l'administration française", écrit le journal. Pour certains, c'était un moyen d'interroger les djihadistes et d'obtenir des informations. Un moyen aussi de protéger les enfants et puis de permettre enfin aux victimes d'avoir un procès en France. Mais le plan a buté sur l'opinion publique, raconte Libération, une opinion profondément hostile à un retour des djihadistes en France. 

Pour terminer, quel est le contraire de la cacophonie ?

À priori, entente et sérénité. L'occasion pour parler de la Une d'Aujourd'hui en France sur la bienveillance au bureau où l'on apprend que de grandes entreprises sont en train de mettre en place des réseaux de "bienveilleurs". Ils sont 800 bénévoles chez Casino par exemple, tous niveaux hiérarchiques confondus, chargés de détecter les souffrances de leurs collègues, de leur tendre la main et de les guider non pas vers la DRH mais plutôt vers un médecin du travail ou un syndicat. Autre exemple chez Derichebourg (géant du service aux entreprises), tous les mois à chaque comité de direction, les 18 plus hauts cadres de l'entreprise sont invités à noter sur 10
leur rendement professionnel mais aussi leur vie privée. On leur demande de raconter les problèmes avec les enfants, une séparation ou la perte d'un proche, pour partager et se faire aider si besoin.