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La presse quotidienne revient ce mardi évidemment sur le premier tour de l'élection présidentielle qui reste plus qu'incertain.

Ce matin en Une de vos journaux tout le monde tâtonne :

Le Figaro : à six jours du premier tour, l’incertitude est totale.
Libération affiche les noms des principaux candidats reliés par des traits formant toutes les combinaisons possibles pour le second tour : vous faites quoi ?
Aujourd’hui en France veut combattre l’abstention et l’indécision : Lundi prochain, il sera trop tard.
Et l’Opinion rappellent que les plus de 65 ans sont généralement les plus mobilisés : L’élection entre les mains des seniors.

Turquie

Le Monde revient longuement sur la victoire de Recep Erdogan au referendum entérinant l’extension de ses pouvoirs. Il pourra notamment nommer les magistrats et les membres de la Cour constitutionnelle. Dans le Parisien, Bernard Henri Levy s’alarme de cette défaite de l’Islam des Lumières en Turquie, ce fameux Islam des Lumières qu’il cherche depuis vingt ans. Encore raté. Ce n’est pas faute d’avoir vanté, à l’époque, Erdogan l’islamiste modéré. Mais il faut lire surtout l’Opinion, qui consacre un article aux résultats du référendum auprès des 1,11 millions de Turcs de la diaspora européenne. 63,76% de oui contre 51,41% de moyenne nationale, compte non tenu des irrégularités supposées. En Allemagne, 63,07%. Aux Pays-Bas, 70%. Et en France, sur 140.000 électeurs, 64,85%. On comprend mieux la crispation du Président turc autour de l’organisation de meetings en Europe. Visiblement, l’enjeu avait échappé aux autorités françaises qui ont autorisé ces meetings, contrairement à l’Allemagne et aux Pays-Bas. La diaspora turque en Europe semble très loin de l’opposition laïque qui tente de se faire entendre à Ankara.

J – 5

Dans le flou, certains, comme Les Échos, se mettent en quête des électeurs cachés. Une réflexion sur les sondages et leurs difficultés à constituer des échantillons véritablement représentatifs. Parce que les électeurs qui refusent de répondre le font désormais sciemment, voyant les sondeurs comme une incarnation du système. Et puis, le vote de classe est moins marqué. Tel ouvrier apparaissant dans un panel ne votera pas forcément comme les ouvriers en général. Pire, l’incertitude modifie les motivations du vote. Comme le rappelle Guillaume Tabard dans Le Figaro, la situation inédite de quatre candidats au coude à coude remplace le vote utile par un vote stratège. "Le vote utile tranche en général entre deux candidats d’un même camp et profite à celui qui a le plus de chances d’arriver en tête. Le vote stratège prend en compte un risque". Il s’agit d’éviter une configuration de second tour que l’on redoute. D’où un éventail de motivations contradictoires. Loin des programmes.

Malaise dans la fonction publique

C’est d’abord un article de Libération sur l’hôpital de Limoges, ses services réputés mais ses personnels au bord de l’asphyxie dont quatre se lancent dans une grève de la faim. L’absentéisme atteint 10% : sur 5 000 salariés, chaque jour 500 personnes manquent. La pénurie d’anesthésistes oblige à recourir à l’intérim : 1 000 euros par jour. On demande à l’hôpital d’investir, mais sans marge de manœuvre budgétaire. Dans Le Monde, c’est un petit article sur un phénomène nouveau : le manque de candidats pour les services de police judiciaire. Les dernières réformes de la garde à vue et du droit de la défense ont donné aux personnels l’impression d’une suspicion permanente. Alors ils fuient vers d’autres services comme le renseignement.

Droit d’asile

Le Figaro revient sur les chiffres du droit d’asile en 2016 : 20% de demandeurs en plus. Mais le journal précise que le premier pays d’origine de ces demandeurs est l’Albanie, juste devant Haïti. A Metz, où la demande d’asile a bondi de 63% au 1er trimestre 2017, les Albanais constituent 40% des dossiers. Pourtant, l’Albanie est candidate à l’entrée dans l’Union Européenne. Depuis quelques temps, beaucoup de ses ressortissants viendraient d’Allemagne où le taux d’acceptation, 0,4%, est nettement moins élevé qu’en France, 16%. Une filière prospère qui, aux dires de l’ambassadeur de France à Tirana, alimente le trafic de fausses attestations.

Victoire contre Google

L’Europe en rêve, la Russie l’a fait, écrit Le Figaro. L’autorité de la concurrence russe vient d’imposer à Google de faciliter l’arrivée d’applications rivales des siennes sur les smartphones. Le géant américain écope d’une amende de sept millions d’euros, une paille au regard de ces 90 milliards de dollars de chiffre d’affaires mais une brèche contre son abus de position dominante qui pourrait peut-être aider les autorités européennes à enfin s’imposer.

 

Gaston Lagaffe a 60 ans. Alors que l’ensemble de la presse le célèbre, Sciences & Vie Junior a décidé de se demander si les inventions scientifiques du gaffeur étaient réalistes. Le gaffophone, dont le son ignoble peut briser le verre, la machine qui aide à mastiquer, la photocopieuse de bureau transformée en lanceur d’avions en papier, ou l’appeau qui attire les essaims de moustiques. Pour le lanceur d’avions en papier, il existe. Pour le reste, c’est moins sûr. Il y aurait bien l’appeau à électeurs, "fracture sociale", "travailler plus pour gagner plus", "mon ennemi c’est la finance", mais il est un peu cassé.

Les chroniques des jours précédents