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La presse quotidienne revient ce lundi sur les difficultés que rencontrent actuellement les Chrétiens d'Orient.

Ce matin en Une de vos journaux c’est un cri de colère :
À pleurer. Ce n’est pas la Une de lundi prochain. C’est l’Équipe, après l’attaque du car de Dortmund, les débordements de Lyon-Besiktas et ceux de Furiani.

La campagne, elle, se termine.
Le Parisien se demande : Faut-il réformer l’allocation chômage ?

Le Figaro regarde ceux qui meurent en silence : Pâques sous tension pour les chrétiens d’Orient.

Turquie

Erdogan l’emporte à l’arrachée, nous dit Aujourd’hui en France. "Malgré une campagne à sa gloire, note Didier Rose dans Les Dernières Nouvelles d’Alsace, Erdogan n’est pas du tout porté par un raz-de-marée". "Le référendum d’hier a montré la fragilité du consensus dont il jouit, ajoute Laurent Marchand dans Ouest France, mais il a désormais en main les instruments d’un sultan". Déjà, précise Aujourd’hui en France, se dessine la possibilité d’un second référendum, cette fois sur la peine de mort. Un référendum qui sonnerait le glas de l’adhésion à l’Union Européenne. Mais pour l’heure, juge Laurent Marchand, Erdogan reste incontournable pour les Européens. "La Turquie est membre de l’Otan, un acteur clé pour toute solution en Syrie. Un carrefour pour les routes énergétiques. Et l’Union Européenne est son premier partenaire commercial. Plus que l’illusoire adhésion d’Ankara, c’est la politique turque dans les Balkans qui est à surveiller". "Malgré la contestation et l’opposition remarquables d’une moitié de l’électorat turc, résume Dominique Garraud dans la Charente Libre, cette victoire revendiquée par Erdogan marque une étape décisive vers le terminus de la démocratie laïque turque fondée, il y a près d’un siècle, par Kemal Attaturk sur les ruines de l’empire ottoman".

Fin de campagne en France

Le mot du jour : sprint final. Les photos sont à l’avenant. Des candidats à la rencontre des Français. Mais la presse aussi profite de la campagne pour franchir le périphérique. Society publie un numéro spécial : 116 pages de voyages au cœur de la France. Le documentariste Régis Sauder sur ses terres d’enfance, à Forbach, là où Florian Philippot est arrivé en tête au premier tour des municipales. Il a filmé le sentiment de honte des habitants, honte de leur accent, honte de leur origine sociale et puis les rues vides. "Quand on a fait le choix d’accepter la satellisation de tous les commerces, on abandonne l’idée de pouvoir se déplacer d’une enseigne à l’autre dans une ville et donc de mélanger les gens". Reportage également à Aulnay, au cœur de la cité des 3.000, ou à Paris, Porte de la Chapelle, là où se croisent les junkies et les migrants. "On a l’impression d’être dans un pays hors la loi ici, explique Kaci, gérant de la pharmacie. La prostitution, les trafics, les roms, le covoiturage sauvage et maintenant les réfugiés, on a l’impression que la misère appelle la misère". Il y a aussi Villetritouls, 100% de votes Hollande en 2012. Ce qui les avait séduits : mon véritable adversaire, c’est le monde de la finance. "Nous, à partir du moment où la rentabilité prédomine sur l’humain, on est mort, car on n’est pas rentable", dit l’adjoint au maire. "Je pense qu’il y a des gens en ville qui aimeraient pouvoir vivre dans un cadre pareil, à condition qu’il y ait un bus scolaire, un toubib et le haut débit". Mais l’école, l’épicerie et le bistro ont fermé et les services publics ont disparu. On ne sait comment votera cette France-là, mais elle mériterait qu’on s’intéresse à elle en dehors des périodes électorales.

Inventions

Le progrès va-t-il régler les problèmes posés par le progrès ? On se le demande en lisant cet article du Monde sur la fausse colonne Morris bientôt installée Place d’Alésia. À l’intérieur, un aquarium de micro-algues censées filtrer le gaz carbonique généré par les 72.000 voitures quotidiennes. Une goutte d’eau. A propos de goutte, Aujourd’hui en France nous présente des capsules d’eau comestibles. Des sortes de bulles constituées d’une membrane en algues qui pourraient d’éviter les emballages plastique. 89 milliards de bouteilles d’eau sont vendues par an. Pour l’instant, une bulle contient quatre centilitres de liquide. Et il faut les transporter.

L’écrivain face au pouvoir

C’est le dossier de la Revue des Deux Mondes. Mais il faut lire surtout l’interview de Kamel Daoud, sans doute la voix la plus intransigeante aujourd’hui. Il évoque les années de guerre civile en Algérie son paradoxal sentiment de liberté. "Lorsqu’on est quotidiennement confronté à la possibilité de la mort, au spectacle de la mort, on développe une envie de vivre qui s’exprime par une existence trépidante". Il évoque son admiration pour Borges, qui disait que les tyrannies obligent à inventer des métaphores. "Certaines phrases me laissent le souffle coupé. Si j’arrivais à en écrire trois comme celles-là, j’arrêterais d’écrire". "Longtemps, je me suis adonné à l’étude de la métaphysique mais je fus fréquemment interrompu par le bonheur".

 

Dans la dernière livraison de la revue 180°, on croise José Bové rappelant que le premier acte politique s’exerce avec un chariot dans un magasin, on découvre les secrets de la pâte feuilletée, et puis on fouille les archives des cuisines de l’Élysée pour découvrir les menus servis lors des repas officiels avec des dictateurs. Que servir au génie des Carpates, au léopard du Zaïre, ou au guide de la révolution libyenne ? Et eux, quand ils reçoivent ? Comme pour ce dîner en l’honneur d’Elie Wiesel, prix Nobel de la Paix 1986, donné par Mobutu, "le guerrier qui va de victoire en victoire sans que personne puisse l’arrêter" dans sa luxueuse résidence de la Côté d’Azur. Blanc de loup de Méditerranée clouté de truffes du Périgord, et Pétrus 1975. Et à la table du nouveau sultan de Turquie ? Kamel Daoud rappelle cette vérité : il n’y a pas de dictature sans consentement.