Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce mardi, il s'intéresse à une invention au service des personnes malentendantes. On vient de développer une aide auditive étonnante, puisqu’elle est capable de lire sur les lèvres, même quand on porte un masque.
De l’innovation au service des personnes malentendantes ce matin. On vient de développer une aide auditive étonnante, puisqu’elle est capable de lire sur les lèvres, même quand on porte un masque.
Cela peut tout changer pour celles et ceux qui dépendent d’aides auditives classiques. Je ne sais pas si vous en connaissez. Mais tous vous le diront : c’est un enfer au milieu d’une foule bruyante parce qu’elles amplifient tous les sons sans aucune distinction. Dans un restaurant ou une soirée, cela devient vite invivable. Une cacophonie. Impossible de suivre la moindre conversation (c’est ce que l’on appelle l’effet cocktail). Eh bien, cette nouvelle génération d’aide auditive ne va plus amplifier tous les sons au hasard. Elle va lire sur les lèvres de la personne devant soi et d’amplifier uniquement sa voix, comme le fait naturellement notre cerveau.
Mais comment elle fait pour lire sur les lèvres ? À travers un masque, de surcroit ?
Grâce à un radar qui va fonctionner comme un sonar pour détecter les mouvements de lèvres les plus infimes. Il va ensuite les transformer en sons primaires. Puis les comparer à ce qui est capté par le micro pour isoler facilement ce qui a été dit.
Il existe déjà des systèmes qui lisent sur les lèvres. Mais ils s’appuient sur des lunettes avec une caméra. Or on n’a pas forcément envie d’être filmé en permanence par la personne en face de soi, même si elle est malentendante. Enfin, une caméra ne va rien voir derrière un masque. Alors que les ondes d’un radar passent facilement au travers. Donc c’est à la fois plus efficace et plus respectueux de la vie privée.
Mais est-ce que ça va coûter plus cher ?
Non, justement, puisque le radar en question s’appuie sur de banales ondes wifi. Des composants très largement utilisés et plutôt bon marché.
On doit cette technologie à des ingénieurs de l’université de Glasgow en Écosse. Ils sont déjà en contact avec plusieurs fabricants de prothèses auditives. Et les premiers modèles pourraient être industrialisés dès l’année prochaine.
On le rappelle : plus de sept millions de Français sont malentendants. Or beaucoup ne portent pas de prothèses. Souvent parce qu’ils les trouvent stigmatisantes… ou tout simplement inconfortables.
