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Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce mardi, il s'intéresse à la société CATL qui vient de présenter une technologie qui double la densité des batteries actuelles et qui pourrait permettre la création d'avions électriques.

L’innovation du jour, c’est une bonne nouvelle pour la transition énergétique. On a réussi à faire un bond dans la densité des batteries. Qu’est-ce que ça veut dire ? Que l’on va enfin en finir avec nos problèmes d’autonomie ?

Presque… Mais surtout, on va pouvoir envisager de créer des avions électriques. Ce qui n’est pas rien.

Il faut le savoir, le problème des batteries a toujours été leur densité. Si on veut plus d’autonomie, il faut une plus brosse batterie, ce qui prend plus de place et qui pèse PLUS lourd. C’est pour cela qu’un avion de ligne électrique, même moyen-courrier, est inimaginable avec les batteries d’aujourd’hui. Il serait beaucoup trop lourd ou alors, il devrait prendre le tiers de passagers.

Mais la société CATL vient de présenter une technologie qui double la densité des batteries actuelles. Concrètement, cela veut dire que le poids sera divisé par deux pour une même autonomie. Ce qui change tout pour l’aviation.

Et pour l’automobile, ce sera la même chose ?

Oui, c’est l’inverse : on va pouvoir doubler l’autonomie en gardant le même poids. Donc on va enfin dépasser la barre fatidique des 1000 km. Une Tesla modèle S, par exemple, pourrait afficher 1300 km d’autonomie rien qu’en changeant la batterie. Alors bien sûr, on parle d’une autonomie « constructeur ». Mais même divisée par deux, avouez que ce serait inédit…

Ce sera aussi l’occasion d’alléger les véhicules actuels qui sont devenus énormes avec l’électrique.

Pour vous donner une idée, la batterie d’un Hummer électrique (l’immense 4X4 américain), pèse 1,3 tonne. Plus lourd qu’une Clio ou qu’une 208. Rien qu’en batteries ! En les rendant plus légères, on rendrait aussi les voitures moins dangereuses en cas de collision.

Ce n’est pas la première fois que l’on annonce une révolution dans les batteries. Ça va vraiment arriver dans les voitures ?

Oui, parce qu’il ne s’agit pas d’une batterie de laboratoire, futuriste… Sa production vient de commencer. Les livraisons sont prévues à la fin de l’année. En plus, elle n’est pas fabriquée par n’importe qui. CATL est l’un des plus gros fabricants de batteries au monde. Une voiture électrique sur trois embarque ses batteries.

Alors, évidemment, elles vont coûter plus cher. Elles seront certainement réservées aux modèles haut de gamme. Mais au moins, on vient de faire sauter un plafond : celui du poids et l’autonomie qui bloquait jusqu’ici le développement des véhicules électriques.