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Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce jeudi, il s'intéresse à un nouveau record qui vient d’être battu en matière de rendement des panneaux photovoltaïques.

L’innovation du jour, c’est un nouveau record qui vient d’être battu en matière de rendement des panneaux photovoltaïques.

Incroyable la vitesse à laquelle on arrive aujourd’hui à augmenter les performances des panneaux solaires. Il y a cinq ans, on obtenait des rendements d’à peine 13-14% (il n’y avait donc que 14% des rayons solaires qui étaient convertis en électricité). Il y a deux ans, on est monté à 25%. Et aujourd’hui, nouveau record ! Une équipe de scientifiques des Pays-Bas vient de dépasser la barrière magique des 30%. Pourquoi magique ? Parce qu’on est très proche du rendement théorique maximal d’un panneau solaire.

L’intérêt de toutes ces optimisations : elles font chuter les prix du solaire puisqu’on arrive à générer plus d’électricité sur la même surface. En dix ans, les coûts se sont écroulés de 82%. C’est la baisse la plus importante parmi l’ensemble des énergies renouvelables (IRENA).

Mais si l'on s’approche du maximum théorique, ça veut dire qu’on va commencer à stagner. Qu’il y aura moins de progrès.

Pas forcément. Car pour atteindre ce fameux « maximum théorique », les scientifiques ont transformé la lumière visible en électricité, mais aussi les rayonnements invisibles, les ultraviolets notamment. C’est possible grâce à un nouveau matériau très prometteur : la pérovskite. Avec cette sorte de cristal, on pourrait repousser le rendement théorique maximal à plus de 60%, deux fois plus haut que la limite actuelle. Donc potentiellement, le coût de l’énergie solaire pourrait encore être divisé par deux dans les prochaines années.

Très bien, mais ça ne fonctionnera toujours pas la nuit, ni les jours de mauvais temps.

Même s’il bat record sur record en matière de rendement, l’énergie solaire a besoin de soleil. Elle reste la plus intermittente des énergies renouvelables. Certes, on travaille sur des panneaux qui pourraient fonctionner la nuit. Au lieu de convertir la lumière en électricité, ce sont les flux de chaleur, entre la nuit et le jour, qui sont transformés en électricité. Là aussi, c’est très prometteur. Mais la technique a encore du mal à sortir des laboratoires.

Finalement, l’enjeu reste le même : arriver à stocker l’énergie de façon simple et bon marché. Sinon on aura beaucoup de mal à profiter des avancées scientifiques.